Rouleau-compresseur
Wed October 12, 2005 @ 18:21 |Ainsi, ils ne me donnent pas le choix. L’intérêt du groupe l’emporte sur celui de l’individu; je suis au Japon, à moi de me plier aux règles sociales en vigueur. Même si au final, c’est bien le groupe qui finira par en pâtir, parce que je ne vais pas leur faire une bonne publicité. Je veux bien être un minimum conciliante, mais je reste une bonne Française.
Je ne créerai pas d’incident diplomatique au cours de mon premier mois au Japon, non non, je vais sagement digérer ce que cette administration brazilienne me force à avaler: je vais m’installer dans une résidence d’accueil pour étudiants et chercheurs étrangers à Odaiba. En arrivant à Tokyo, j’ai rempli un dossier pour cette résidence, je suis donc principalement en tort. Mais, à ma décharge:
- je ne pensais pas que ça signifiait s’engager définitivement en cas d’acceptation dudit dossier (je m’attendais plutôt à la classique liste d’attente, suis-je naïve) ;
- je pensais encore moins qu’il y aurait cette règle absurde m’interdisant d’inviter ma famille et mes amis chez moi (boire un verre ou dîner d’accord, mais on ne passe pas la nuit dans mon joli appartement ultra-confort) ;
- je pensais encore encore moins que je serais politiquement obligée d’accepter, pour ne pas nuire aux futurs candidats.
J’ai expliqué à mon responsable et aux administratifs du NII à quel point il était important pour moi de pouvoir faire ce que je veux chez moi. Sinon, je ne suis pas chez moi, quoi. Que ce n’était pas une question d’argent. Que je ne m’attendais pas à ce qu’ils comprennent mes raisons, mais que je ne pouvais pas accepter étant données les conditions. Que je n’aurais pas candidaté si j’avais été informée du règlement intérieur auparavant. Et qu’ils trouveraient bien quelqu’un à qui ça fera plaisir de prendre ma place. Hier, je pensais que l’affaire était réglée. Grave erreur, je viens de recevoir un mail très clair à ce sujet.
J’emménage donc samedi prochain. Le plus drôle, c’est qu’ils m’ont expliqué que je n’avais pas à m”inquiéter: ce n’est pas parce qu’il est écrit dans le règlement que c’est interdit, que ça signifie en pratique que je ne peux pas le faire! J’ai beau étirer mes connexions neuronales dans tous les sens, je n’y comprends rien.
De toute façon, s’ils ne finissent pas par accepter au bout d’un ou deux mois que je ne veux pas de ce studio soi-disant idéal mais qui n’est pas chez moi (en plus d’être carrément pas pratique pour aller bosser et pour sortir), je paierai bêtement deux loyers. Faut pas me prendre la tête, hein. Par contre, la taxe de séjour va augmenter pour ceux qui prévoient toujours de loger chez moi: va falloir apporter encore plus de fromage…