Les cancres du centre commercial
Thu August 6, 2009 @ 22:14 |En ce moment, il fait froid. C’est l’hiver austral, tout de même. Le soir, la température doit bien tomber en-dessous de 20°C, ce qui est parfaitement inacceptable. Alors, comme tous les hivers, l’envie me prend souvent de me planquer sous la couette, avec un bon bouquin ou un bon film.
Cet aprèm, j’ai eu envie d’un film. Un de ceux que j’entasse depuis des années en me disant “un jour, c’est sûr!”. Va pour un joli DVD avec de jolis écoliers asiatiques et de jolis caractères thaïs. Ah tiens, le générique semble chanté en Chinois: mandarin ou non, c’est “une” langue chuintante à côté du thaï chantant. J’ai pas tout faux, il s’agit bien d’une histoire d’écoliers. Ouf.
Va pour “I not stupid”, donc. Mon premier film singapourien!
J’ai ainsi découvert l’univers ultra-élitiste de ce mall géant, nickel et climatisé (*). Avec son admiration déraisonnable pour les Occidentaux. Son singlish, qui mélange un peu tout mais ressemble quand même à de l’anglais, globalement. Ses habitants qui passent d’une langue à l’autre, en fonction du contexte. Sa caste des cancres, étiquetés “foutus” par le système scolaire et par les parents, parce qu’ils souffrent des maths et de cet anglais des merveilleux Occidentaux, justement. Et au milieu, une prof gentillette, qui croit en ces cancres.
Un peu niais, ce film, mais sympathique. Et qui tombe à pic: je viens de lire mon premier Pennac, “Chagrin d’école”. C’est la semaine des premières, visiblement.
Et dans ce livre, intrigant, foisonnant mais bordélique comme mon bureau, on y parle de la douleur d’être cancre. Celui qui semble ne rien comprendre, à qui on a répété qu’il était nul, et qui s’en est rapidement persuadé. La “pensée magique” comme il dit msieu Pennac, ce mauvais sort qui paralyse le cerveau et interdit tout avenir. “Je suis et serai toujours nul”. Genre “je suis nulle en maths, j’y comprends rien, je serai jamais astrophysicienne”.
Bref, intéressante et inattendue comparaison entre la France et un lointain pays d’Asie. Pas perdu mon temps, moi.
(*) ma représentation de Singapour, suite à des descriptions peu engageantes d’amis y ayant séjourné plus ou moins longtemps