Überacting: the key for a bloody suicide

Sun February 18, 2007 @ 10:50 |

Rassurez-vous, je ne compte pas me jeter d’ici peu de la Tokyo Tower, j’ai mieux à faire en ce moment. Car depuis hier, me voilà face à un terrible dilemme: ai-je enfin l’opportunité de changer radicalement de carrière?!

Non, rien à voir avec la récurrente crise de confiance qui fût l’objet d’un récent billet doux-amer: figurez-vous que j’ai entamé une carrière de star de la télévision japonaise. Si si.

Enfin presque. Faut commencer par le commencement: deux phrases complètes juste pour moi, dans une reconstitution express de l’histoire d’une Japonaise ayant traversé l’Australie en chaise roulante, en 1992. Damian a été parfait dans son rôle de docteur, et Tim excellait dans son rôle muet d’employé de bureau en fond de scène. Quant à moi, je me suis bien amusée à jouer une employée d’office du tourisme Australien.

Heureusement, pas besoin de savoir jouer pour ce genre de drama. Ou plutôt, pas besoin de savoir jouer pour un drama japonais tout court, l’essentiel étant justement de surjouer, largement au-delà de la limite du ridicule. Même pas besoin de savoir vraiment parler Anglais pour passer pour une Australienne: mon accent Français n’était rien à côté de la pitoyable performance d’une autre actrice amateur d’origine d’Europe de l’Est.

Ils nous ont gentiment fourni un script… en Japonais, qu’il a fallu d’abord traduire pour eux! Avec les indispensables well, you know et bloody qui ornent délicatement chaque phrase de l’Australien moyen. En exclusivité, petits veinards, voici la totalité de mon texte:

“Well, that route doesn’t have a path, you know, so it will be quite difficult. Crossing the Nullarbor on a wheelchair is bloody suicide!”

Je vous laisse imaginer la scène, avec moult gesticulations et grimaces exprimant toute l’ampleur de mon désarroi empathique. On voulait rajouter discrètement “Are you on crack?!”, mais comme je ne comprenais rien aux instructions au moment de tourner, j’ai raté l’occasion de le placer. Damian, authentique Britannique, a été meilleur que moi au moment d’improviser son propre texte: espérons que sa scène soit doublée, et pas juste sous-titrée…

Je vais donc bientôt passer à la télé, dans une émission prisée des femmes au foyer et des écoliers depuis une dizaine d’années. Je remercie d’ores et déjà mon agent et amie, Kiyomi, sans qui je ne serais rien. Et hop, à moi la gloire…

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3 commentaires à “Überacting: the key for a bloody suicide”

  1. OB says:

    Bien entendu, tu vas mettre la vidéo à disposition, hmmm ?

  2. Nadine says:

    Si j’arrive à la récupérer…

  3. simonchik says:

    > l’essentiel étant justement de surjouer, largement au-delà de la limite du >ridicule

    C’est exactement ça…. 🙂


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