Je n’ai toujours pas la télé, et ça ne me manque pas vraiment… du moins, quand je me retrouve face au petit écran, impossible de m’échapper, alors je l’évite comme la peste. De temps en temps il me tombe dessus quand même, chez les autres, mes yeux indécollables des images qui bougent, ou dans certains restaurants, devant l’assiette qui refroidit.
Oui, dans certains restaurants, ya la télé. En Thaïlande, c’était les soaps locaux, aussi ennuyeux et mal joués que leurs pendants sud-américains. Au Japon, c’était les émissions de “cuisine”, gros plans sur des plats plus ou moins ragoûtants et sur des bimbos payées pour s’exclamer “Hmmm déliciiiiiieux!”.
Et en France, c’est les clips de musique de jeunes. Aujourd’hui, le temps d’avaler mon sandwich libanais, j’ai eu droit à deux merveilles de créativité: deux vidéos de tecktonik. Alors voilà, ya du boum-boum derrière (de la musique électronique qui ne casse pas de patte à un canard mort), et des gens devant, garçons et filles, visiblement amateurs passionnés, qui gigotent et s’affrontent dans des duels aux puissants relents de testostérone. Le tout filmé comme si c’était moi qui tenais la mini-caméra. Du grand art alternatif, je suppose.
En me basant sur cet échantillon de deux exemples pour une demi-heure de clips variés, je dirais que la chaîne spécialisée incriminée passe une centaine de ces fascinantes vidéos par 24h. Je félicite les réalisateurs de ces clips, qui doivent se mettre plein de gros billets dans les poches pour un budget ridicule.
Chers lecteurs tecktonikeurs, inutile de m’abreuver de messages d’insultes, j’ai pas critiqué les danseurs. Chacun danse comme il veut, m’en fous moi. Chers réalisateurs de mauvais soaps, de mauvaises émissions de cuisine et de mauvais clips, allez-y par contre, ça me fera plaisir.