Archive pour la catégorie "Humeurs"


Nadine 1 – Valentin 2

Tue Mar 14, 2006 @ 17:10 |

Aujourd’hui, c’est White Day au Japon. Non, il ne neige plus vraiment, c’est seulement une nouvelle occasion de manger du chocolat (blanc, oui, entre autres).

Il y a un mois tout juste, c’était la St-Valentin. Souvenez-vous: je m’apitoyais alors sur mon pauvre sort parce que personne ne m’avait offert de chocolats. J’ai appris hier qu’en fait seules les filles sont censées offrir des chocolats à la St-Valentin: soit à leur amoureux, soit par politesse à des garçons de leur entourage. D’où la question: comment faire la différence?! Je ne le savais pas, donc je n’ai évidemment offert de chocolats à personne…

Aujourd’hui, les garçons qui ont reçu des chocolats de la part d’une fille qu’ils aiment bien, ou par politesse également bien sûr, doivent offrir à leur tour des chocolats. Ils peuvent même s’ils n’en ont pas reçu d’ailleurs.

Ô surprise, on vient de m’offrir une jolie boîte toute rose, avec trois petites gourmandises au chocolat blanc et arôme fraise, qui font plaisir à l’heure du thé. Je repose la question maintenant: comment faire la différence?!

Assurance à la noix

Sun Feb 12, 2006 @ 22:06 |

Continuons avec les délires administratifs. Après tout, n’est-ce pas plus drôle que l’ambiance si particulière des boîtes de nuit tokyoïtes ou la beauté indescriptible des temples zens sous la neige?

Donc, depuis décembre je cherche une compagnie d’assurance pour mon appart. Ça ne devrait pas être très compliqué… et bien si. Heureusement, notre secrétaire est adorable: elle m’a dégotté quelques compagnies, dont une américaine qui devrait tout naturellement pouvoir m’envoyer des documents en anglais. Raté: tout est en Japonais quand même. Pas grave, elle me traduit le principal et remplit les formulaires pour moi…

Au moment de signer, elle vérifie auprès de la compagnie: il me faut un hanko, un tampon! Ils refusent les signatures. Nan, il faut le tampon. Et c’est parti pour la Quête du Tampon: quels kanjis, quel style de caractères, quel diamètre, quel matériau, quelle couleur de coffret… elle m’aide à choisir deux jolis kanjis pour pouvoir tamponner Risha: avec ces deux idéogrammes, ça veut dire “honnête chercheuse de vérité”, en gros. Je suis toute fière de mon tampon, reçu moins d’une semaine après. Cool!

Moins cool: je tamponne, et là on se rend compte que je dois payer par carte bancaire, pas par virement. La carte de ma banque ne sert qu’aux retraits… et ma VISA française n’est pas acceptable, bien sûr. Elle rappelle la compagnie: je recevrai bientôt un nouveau formulaire spécial pour les paiements par virement. Chouette.

Ah non, pas chouette. Je reçois le nouveau formulaire, je tamponne… et là, je craque: elle m’annonce que si je paie par virement, le contrat est différent. Un peu moins cher, mais sans l’assurance inter-individuelle. Donc si mon incendie se propage chez le voisin, je ne suis pas couverte pour les dommages supplémentaires. Gnîh?!

Ma prochaine mission: me faire faire une carte bancaire de paiement, pour pouvoir payer le contrat n°1. J’y crois pas. Bon, j’en profiterai pour demander une VISA. Ce qui me simplifiera les remboursements des frais de conférences parce qu’apparemment, l’administration du NII est toute perdue parce que j’ai osé payer mes dépenses pour l’Australie en euros… si si, j’vous jure.

Enfin, je dis ça mais je ne sais pas encore si c’est même possible d’obtenir une VISA en moins de 33 formulaires tamponnés, signés, remplis en Japonais, Anglais et Turc, après avoir payé 543.000 yens de caution et 11,05 yens de frais de dossier. Je vous raconterai la suite plus tard, hein.

Je n’arrive pas à me décider… Français contre Japonais, lesquels sont les plus procéduriers?!

CyberMamy

Wed Jan 25, 2006 @ 21:26 |

Quelle joie le jour où j’ai reçu le premier courrier électronique de mon beau-père! C’était il y a bientôt 10 ans, et notre éloignement se limitait encore à 2H de TGV. Puis ma mère s’y est mise: j’étais toute fière! Même si mon frère m’écrit trois fois par an et ma sœur absolument jamais, je sais que je peux les contacter facilement et à faible coût, grâce à ce merveilleux outil qu’est encore Internet.

Et depuis aujourd’hui, ma grand-mère aussi m’envoie des mails depuis son ordinateur portable! Alors là, je dis bravo la cyberfamille!

Effets personnels

Tue Oct 25, 2005 @ 18:06 |

Organisée, la fille: avant de partir de Thaïlande, j’ai séparé mes affaires en deux. Les cartons pour le Japon, avec tout ce dont j’ai besoin mais sans que ça tienne trop de place parce qu’ici c’est tout petit, et les cartons avec tout le reste pour la France. En particulier le surplus de vêtements d’été, les cours pour l’école primaire et les appareils électriques prévus pour le 220V. Merci au passage à mes parents de continuer à entasser mon bazar chez eux. Colis pour la France estimé à 1300€, transport par bateau puis route pour 270€: bonne affaire!

Naïve, la fille: caisse arrivée au Havre début septembre, début des mauvaises surprises avec le système des douanes françaises. Je ne suis pas restée 12 mois ou plus à l’étranger, et de toute façon je ne rentre pas en France (et après ça, je vais me tâter encore plus!). Donc, le colis ne peut pas être considéré comme “effets personnels pouvant bénéficier d’une franchise des taxes”. Comme je ne peux fournir aucune facture, l’ensemble est soumis à la taxe d’entrée maximale (17%), plus les inévitables 19,6% de TVA. Cela vaut également pour les articles achetés en France, sur lesquels j’ai déjà payé la TVA, bien sûr. Total des taxes et frais divers: 907€. Aucun recours.

Maligne, la fille: je demande combien ça me coûterait de faire renvoyer le colis au Japon! Au minimum 760€, qu’on me répond. Avec les éventuelles taxes à payer à l’arrivée ici, puis le coût de l’expédition dans l’autre sens quand je partirai, ce n’est pas plus rentable. J’aurais essayé…

Verte, la fille: mais bon, c’est pas pour râler que je dis tout ça, même si ça m’énerve un peu quand même cette enfilade de dépenses inutiles et de situations ahurissantes. C’est pour que vous ne fassiez pas la même erreur si ça vous prenait de vouloir visiter plusieurs pays à la suite sans vous trimballer tous vos “effets personnels”, quoi.

Roulée-compressée: ruinée mais débarrassée!

Tue Oct 25, 2005 @ 12:49 |

Suite et fin de cette délirante (et coûteuse) histoire de chambre d’étudiant à Odaiba.

La semaine dernière, j’ai perdu mon lundi matin pour faire mon entrée au TIEC, où je suis censée passer les 18 mois suivants dans les conditions exposées précédemment. Une pluie battante pour m’accompagner dans ces démarches, les bâtiments froids et gris me donnent la nausée, la déprime me gagne. Le règlement intérieur est encore pire que ce que je craignais, la chambre est petite et plus chère que prévu, avec un lit “une place”, la connexion Internet est ultra-filtrée. L’unique clé magnétique, ouvrant les portes et contrôlant l’électricité de ma chambre, ne va pas me faciliter la tâche quand je voudrai violer les règles comme gentiment conseillé par l’administration de mon institut. C’est décidé: dans une semaine pile poil, je pose mon mois de préavis! Là s’arrêtera ma part du compromis.

Dimanche, je profite de la visite de Claude pour essayer enfin ma chambre. Nuit confortable et calme, après une journée ensoleillée. Et hier matin, donc, je pose mon préavis. Là, personne ne me prend la tête, et surprise: puisque je ne suis restée qu’une semaine, ils m’offrent le mois de préavis et je peux quitter ma chambre dès le lendemain, après l’état des lieux! Par contre, les frais d’entrée (un mois de loyer…) ne sont pas remboursables; c’est toujours mieux que d’avoir à payer un mois de loyer en plus, mais à 700€, ça fait cher les deux nuits d’hôtel. Je prends donc rendez-vous pour le lendemain 10H, et je réserve le piano de 8 à 10 pour rentabiliser l’opération.

Aujourd’hui, quelle belle journée: je suis débarrassée de cette chambre, j’ai dégusté une séance d’improvisation sur un magnifique demi-queue Yamaha, j’ai fait un détour par la plage artificielle de Daiba, le soleil d’automne m’a réchauffé le cœur…

Premières fois…

Thu Oct 20, 2005 @ 12:34 |

Hier soir, j’ai enfin expérimenté mon premier tremblement de terre. Waaah! Pas très fort, mais long. La table où nous dînions s’est mise à osciller… puis la vaisselle a commencé à trembler dans le placard, le lustre à danser au plafond. Je ressentais les chocs réguliers, le message de la Terre en colère. C’était comme un cœur qui bat, doux et enivrant.

Hier soir également, j’ai cuisiné des vrais épinards pour la première fois. D’accord, c’est pas bien difficile, il suffit de faire cuire les feuilles dans l’eau. Mais en France, je sortais bêtement un sachet d’épinards congelés et hop, au micro-onde. Moi qui pensais m’installer dans un pays ultra-développé! Ceci dit, les épinards d’ici sont plus faciles à éplucher, c’est déjà un progrès.

Rouleau-compresseur

Wed Oct 12, 2005 @ 18:21 |

Ainsi, ils ne me donnent pas le choix. L’intérêt du groupe l’emporte sur celui de l’individu; je suis au Japon, à moi de me plier aux règles sociales en vigueur. Même si au final, c’est bien le groupe qui finira par en pâtir, parce que je ne vais pas leur faire une bonne publicité. Je veux bien être un minimum conciliante, mais je reste une bonne Française.

Je ne créerai pas d’incident diplomatique au cours de mon premier mois au Japon, non non, je vais sagement digérer ce que cette administration brazilienne me force à avaler: je vais m’installer dans une résidence d’accueil pour étudiants et chercheurs étrangers à Odaiba. En arrivant à Tokyo, j’ai rempli un dossier pour cette résidence, je suis donc principalement en tort. Mais, à ma décharge:

  • je ne pensais pas que ça signifiait s’engager définitivement en cas d’acceptation dudit dossier (je m’attendais plutôt à la classique liste d’attente, suis-je naïve) ;
  • je pensais encore moins qu’il y aurait cette règle absurde m’interdisant d’inviter ma famille et mes amis chez moi (boire un verre ou dîner d’accord, mais on ne passe pas la nuit dans mon joli appartement ultra-confort) ;
  • je pensais encore encore moins que je serais politiquement obligée d’accepter, pour ne pas nuire aux futurs candidats.

J’ai expliqué à mon responsable et aux administratifs du NII à quel point il était important pour moi de pouvoir faire ce que je veux chez moi. Sinon, je ne suis pas chez moi, quoi. Que ce n’était pas une question d’argent. Que je ne m’attendais pas à ce qu’ils comprennent mes raisons, mais que je ne pouvais pas accepter étant données les conditions. Que je n’aurais pas candidaté si j’avais été informée du règlement intérieur auparavant. Et qu’ils trouveraient bien quelqu’un à qui ça fera plaisir de prendre ma place. Hier, je pensais que l’affaire était réglée. Grave erreur, je viens de recevoir un mail très clair à ce sujet.

J’emménage donc samedi prochain. Le plus drôle, c’est qu’ils m’ont expliqué que je n’avais pas à m”inquiéter: ce n’est pas parce qu’il est écrit dans le règlement que c’est interdit, que ça signifie en pratique que je ne peux pas le faire! J’ai beau étirer mes connexions neuronales dans tous les sens, je n’y comprends rien.

De toute façon, s’ils ne finissent pas par accepter au bout d’un ou deux mois que je ne veux pas de ce studio soi-disant idéal mais qui n’est pas chez moi (en plus d’être carrément pas pratique pour aller bosser et pour sortir), je paierai bêtement deux loyers. Faut pas me prendre la tête, hein. Par contre, la taxe de séjour va augmenter pour ceux qui prévoient toujours de loger chez moi: va falloir apporter encore plus de fromage…

Marketing à la noix

Sun Oct 9, 2005 @ 13:03 |

Plusieurs de mes amis ont récemment craqué pour un reflex numérique Canon, le fameux EOS 350D. J’ai attendu d’avoir de l’argent et de récupérer les deux objectifs de mon appareil argentique pour me l’offrir au Japon. Disons que mon cadeau d’anniversaire sera un peu en avance cette année.

Seulement voilà: impossible de le trouver ici! J’ai écumé les boutiques d’Akihabara et Shibuya, rien à faire. Ici, on vend le tout nouveau EOS 5D, le 20D et le Kiss Digital N. Oui, il s’agit bien du mythique groupe Kiss sur les pubs. Je me résigne donc à chercher une comparaison technique des différents boîtiers, merci le Web, et j’apprends que “350D” est bêtement le nom européen de “Kiss Digital N”. L’appellation américaine: “Digital Rebel XT”.

Récapitulons les lois du marketing international: au Japon il faut du kitsch, en Europe il faut avoir l’air sérieux, aux États-Unis il faut se la jouer rebelle. Intéressant. Bref, c’est l’heure du shopping dominical!

Mise–à-jour, 16H30: youpi!

Méandres de l’administration

Tue Sep 27, 2005 @ 20:53 |

Les Japonais adorent la paperasse. Il faut remplir, signer, brasser, photocopier, tamponner, re-remplir, re-signer… pour ce que j’en ai compris, il y aurait deux raisons à cela:

  • ça leur donne l’impression de s’affairer, donc de travailler (certes, les Français ne sont pas en reste);
  • il faut suivre les règles à la lettre, point (et là, les Français répondront que les règles sont faites pour être contournées).

Exemple: dès mon arrivée, je remplis patiemment un formulaire pour tenter d’obtenir un studio réservé aux chercheurs étrangers. En particulier, je précise que je souhaiterais emménager au 1er octobre. Le plus vite possible quoi. Mais la réponse n’arrivant que le 11 octobre, je ne pouvais au mieux m’installer que le 15 octobre. Grave manquement au protocole! Le formulaire a été allègrement renvoyé au service des affaires étrangères de l’institut. Évidemment, il fallait absolument modifier la date souhaitée, contre-signer puis envoyer à nouveau l’ensemble au centre d’accueil.

Bref. Dire que je suis censée développer un système adaptatif à base de règles

Retour à la Kapitale

Thu Sep 8, 2005 @ 01:32 |

Me revoilà à Paris, même sensation étrange d’être à la fois à la maison et pas chez moi. Bizarre. J’ai comme l’impression que ça me fera le même effet quand je reverrai enfin Shibuya. Bizarre.