Comme à la télé?

22:07 | 2 commentaires

Je n’ai toujours pas la télé, et ça ne me manque pas vraiment… du moins, quand je me retrouve face au petit écran, impossible de m’échapper, alors je l’évite comme la peste. De temps en temps il me tombe dessus quand même, chez les autres, mes yeux indécollables des images qui bougent, ou dans certains restaurants, devant l’assiette qui refroidit.

Oui, dans certains restaurants, ya la télé. En Thaïlande, c’était les soaps locaux, aussi ennuyeux et mal joués que leurs pendants sud-américains. Au Japon, c’était les émissions de “cuisine”, gros plans sur des plats plus ou moins ragoûtants et sur des bimbos payées pour s’exclamer “Hmmm déliciiiiiieux!”.

Et en France, c’est les clips de musique de jeunes. Aujourd’hui, le temps d’avaler mon sandwich libanais, j’ai eu droit à deux merveilles de créativité: deux vidéos de tecktonik. Alors voilà, ya du boum-boum derrière (de la musique électronique qui ne casse pas de patte à un canard mort), et des gens devant, garçons et filles, visiblement amateurs passionnés, qui gigotent et s’affrontent dans des duels aux puissants relents de testostérone. Le tout filmé comme si c’était moi qui tenais la mini-caméra. Du grand art alternatif, je suppose.

En me basant sur cet échantillon de deux exemples pour une demi-heure de clips variés, je dirais que la chaîne spécialisée incriminée passe une centaine de ces fascinantes vidéos par 24h. Je félicite les réalisateurs de ces clips, qui doivent se mettre plein de gros billets dans les poches pour un budget ridicule.

Chers lecteurs tecktonikeurs, inutile de m’abreuver de messages d’insultes, j’ai pas critiqué les danseurs. Chacun danse comme il veut, m’en fous moi. Chers réalisateurs de mauvais soaps, de mauvaises émissions de cuisine et de mauvais clips, allez-y par contre, ça me fera plaisir.

Tiercé gagnant

19:18 | Pas de commentaire

Quatrième lundi en France. Premier lundi sans que j’attrappe quelque chose, mon corps doit se réhabituer aux microbes locaux. Je peux donc annoncer les trois gagnants, dans l’ordre : Otite, Rhume, Bouton-de-fièvre. Quels jolis noms pour de si petites bestioles… la côte d’Otite, vieille jument encore pleine d’audace arrivée en tête, était pourtant bien basse! Si vous aviez parié sur elle, vous empochez en bonus une inévitable tringle à rideaux.

Faudra quand même un jour m’expliquer pourquoi j’ai une telle allergie pour le premier jour de la semaine. Bah, je suis contente de ne pas avoir joué au Quinté+ cette fois. À quand la prochaine course?

Zarb

23:36 | 2 commentaires

Rien à voir avec la contraction du verlan de “bizarre”, que j’affectionne pourtant. Je veux parler de l’instrument persan, le zarb donc, que j’affectionne également mais dont je ne saurais pas me servir aussi facilement. Je le connaissais sous le joli nom de tombak, grâce à la jolie Niloufar, je viens de le redécouvrir ce soir.

Pour contextualiser, nous sommes en plein festival des 38e Rugissants. Cette année, sur le thème “Orient(s)”. Quand le programme m’est tombé dans les mains, j’ai vite fait ma petite sélection et j’ai couru prendre les billets. Ce soir, c’était les Histoires tombées du ciel, petits contes de traditions orales juive, chrétienne et musulmane, accompagnés de semi-improvisations musicales sur des instruments… bizarres, oui. Les histoires étaient drôles, tendres et pleines d’esprit(s). Le percussioniste m’a soufflée, avec son zarb donc. L’oud et le chant du deuxième musicien, ainsi que le centour du conteur, m’ont envoûtée. C’était comme du bon chocolat.

Alors quand les organisateurs nous ont proposé de rester pour discuter avec les artistes, j’ai pas fait ma timide. Et me voilà avec une longue liste de références à écouter pour me plonger dans cet univers de la musique orientale traditionnelle contemporaine. Ça me changera du koto

J’en profite pour m’offusquer publiquement de l’étiquette “jeune public” collée au spectacle. Ça ferait du bien à beaucoup d’adultes aussi. Loin d’Annapolis. Et pis, j’ai pas l’impression de faire tant que ça ma crise post-ado moi! Piskeucéça, je boude!

Changement de cap

20:22 | 6 commentaires

Vraiment, je crois que ma vie chaotique est comparable à la “Grande Ligne” des pirates de One Piece (que je recommande aux amateurs de séries animées nipponnes). Dans cet univers délirant, une boussole un peu spéciale permet de naviguer d’île en île, sans vraiment savoir où on va.

Et le Log Pose en question pointe maintenant sur… Grenoble.

Treizième sur la liste d’attente, un signe difficile à ignorer. Je commence donc le 1er novembre, au milieu des montagnes. Hou, ça va me rappeler des souvenirs tiens. Sauf que cette fois, je jouerai la prof.

Singing in the rain…

21:53 | 3 commentaires

Non, pour une fois, je ne parlerai pas des joies du karaoke, même si je déprime d’avance à l’idée de ne bientôt plus pouvoir m’enfermer dans ces boîtes à musique où tout le monde peut se prendre pour une star, surtout après quelques verres. Bref.

Dans la série “Merveilleuses inventions nippones”, je vais ce soir vous exposer les bienfaits d’un objet a priori utile en cette saison des typhons : le parapluie transparent. Parce que pendant un typhon, le vent se fait une joie de nous balancer des bourrasques trempées, une fois à gauche, une fois à droite. Et quand le vent vient d’en face, on est bien content de pouvoir avancer quand même, difficilement certes mais en évitant les obstacles et sans trop s’en prendre plein la face parce que… on voit à travers le parapluie! Malin, me direz-vous.

On trouve ces parapluies partout, entre autres dans les kombinis, pour pas cher, disons 2 ou 3 euros. On les trouve aussi disloqués et dispersés dans la rue après un typhon. Parce que l’inconvénient des parapluies transparents et pas chers, c’est qu’ils ne tiennent pas bien le choc des vraies bourrasques trempées.

Demain donc, il y aura à nouveau des cimetières de parapluies près des kôbans, les postes de police de proximité, où le personnel ramasse consciencieusement les pauvres parapluies lâchement abandonnés par leurs propriétaires, qui n’ont toujours compris que les parapluies ne servent à rien pendant un typhon. Pendant un typhon, tu te planques, ou tu prends une douche gratos. Point.

Moi m’en fous, j’aime bien les typhons, vivants et imprévisibles, tant qu’ils ne font de mal à personne. Et une fois passés, ils laissent un temps magnifique derrière eux… donc pour ce week-end, je prédis le grand soleil sur Tokyo!

Trente, quatre, et des brouettes

04:53 | 3 commentaires

Trente et des brouettes, c’est la température qu’il fait dans ma petite chambre à tatami depuis bientôt deux semaines. Jour et nuit. Le taux d’humidité n’aide pas, l’absence de brise non plus. Facile de perdre l’appétit et le sommeil. Surtout le sommeil.

Quatre et des brouettes, c’est l’heure à laquelle je me réveille en sueur ces derniers jours. Cette fois, j’ai décidé de lâcher l’affaire et de ne même plus essayer de me rendormir. Je colle. J’étouffe. J’ai faim. J’ai soif. Mais pas le courage de me lever. Un coup de pouce de Mère Nature : l’immeuble se met à danser, juste quelques secondes. Je me lève, donc, prête à évacuer l’appartement. Puis à simplement atteindre le frigo.

Une demi-heure plus tard, les semi, assourdissantes cigales locales, se mettent à chanter : le ciel blanchit déjà, bientôt le soleil tapera férocement sur le balcon.

L’année dernière, quand le thermomètre annonçait plus de 28°C dans ma chambre, je laissais tourner la clim du salon toute la nuit pour gagner deux ou trois degrés. Pas très écolo, mais nécessaire au maintien de ma santé mentale. Mais le salon est maintenant la chambre de Yuki, et je ne vais pas lui demander de choper la crève pour me permettre de dormir. Allez, aujourd’hui, j’achète un ventilo.

Noir&Blanc

18:47 | Pas de commentaire

L’exposition “De qui s’agit-il ?” s’est tenue au MOMAT (Musée National d’Art Moderne de Tokyo) pendant deux mois, et s’est terminée aujourd’hui. Comme me l’a heureusement rappelé Yuki un peu avant midi. Je me suis donc précipitée sous la douche puis dans le métro puis dans le musée, pour voir cette rétrospective de Henri Cartier-Bresson, que j’avais prévu de visiter mais les jours passent et ma mémoire avec. Heureusement que je suis arrivée vers 13H, car en sortant deux heures plus tard, la queue avait décuplé…

Bilan : aaaargh. Comment vous voulez que je continue à prendre des photos après ça? Hein?! Bon. Après une bonne dose de pancakes bien mérités, j’ai repris mes esprits. Après tout, photographier c’est “mettre sur la même ligne de mire la tête, l’œil et le cœur. C’est une façon de vivre.” C’est lui qui l’a dit.

Je n’en ferai pas mon métier, il faut pour cela talent et passion, mais je continuerai à me faire plaisir. En couleur, parce que le noir et blanc c’est pas mon truc. Et toc. Même pas mal.

Tôfu

23:12 | 2 commentaires

Au début, vraiment, j’aimais pas ça, ce flan blanchâtre visqueux et sans goût, à base de soja. Puis je suis allée tout au sud, à Ishigaki, où j’ai rencontré trois Japonais sympathiques, qui m’ont forcée à déguster la version locale. À cause d’eux, j’ai dû changer d’avis. Le flan avait du goût, et une texture qui se rapprochait de la crème brûlée réussie. Surprenant.

Cette semaine, pour la première fois depuis mon arrivée, je me suis décidée à acheter du tofu. Dur de choisir parmi les cinquante sortes disponibles au supermarché du coin, alors j’en ai pris un blanc, qui ressemblait le moins possible aux cubes industriels servis à la cantine. Avec une recette volée à la patronne de La Jetée, petit mélange d’huile d’olive au basilic et de sauce de soja, plus quelques flocons de pâte de poisson séché, c’était drôlement bon.

Un an, il m’aura fallu. Je suis pas une rapide.

Dans le même registre, j’ai failli rater la saison de la fabrication maison d’umeshu. Normalement c’est juin, mais j’ai un peu traîné alors les prunes commençaient à se rider quand j’ai fini par trouver le bocal adéquat. Yuki avait commandé pour moi un excellent shochu sur Internet, et j’avais du fructose en stock. Avec un mois de retard, j’ai rempli mon bocal, toute fière.

Yapuka attendre… un an, donc.

Un dimanche à la plage

22:36 | Pas de commentaire

Avec Nora, nous sommes allées à la plage d’Onjuku, dans la Préfecture de Chiba. Environ deux heures de train pour l’atteindre, mais ça valait la peine. Surtout comparée à la plage bétonnée, grise et sale de Kamakura, ou celle encore plus déprimante d’Odaiba. Il y faisait meilleur qu’au centre de Tokyo, où les jours comme les nuits ne sont plus trop vivables sans la clim.

Il y avait un vent incroyable, qui nous a fait imprudemment oublier que nous étions en train de griller comme des poulets, malgré la crème solaire et le parasol, et qui nous a offert un peeling gratos avec le sable à gros grain de la plage. Yeux compris.

C’était chouette! Maintenant, j’ai les yeux tout rouges et la peau qui gratte. Je vais pas tarder à peler. On se croirait en vacances…

Fuji Rocks

12:33 | 4 commentaires

(ouais je sais, tous les anglophones du coin la font cette blague à deux balles, mais bon)

Le week-end dernier, donc, je suis allée au festival Fuji Rock. Un must pour les amoureux de musique un peu bruyante. Principalement rock, comme son nom l’indique. Trois jours de programme chargé, sur différentes scènes en plein air éloignées les unes des autres, au milieu de superbes montagnes. Difficile donc de voir tous les groupes qui pourraient exciter délicieusement nos précieux tympans (protégés comme il se doit par de précieux bouchons d’oreilles, pour ma part).

D’abord, The Cure est revenu après 23 ans d’attente des fans Japonais. Robert n’a pas changé de coiffure ni de maquillage, mais il a pris du poids. Il semblait sincèrement touché par ces retrouvailles. Il nous a offert plus de 2H d’émotion et de souvenirs, combinés à de nouvelles chansons qui ne m’ont pas emballées mais c’est surtout parce que je désespérais de me laisser bercer par Lullaby et tirer l’eau des yeux par Love song. Entre autres. Jusqu’à ce qu’il les entonne. Presque toutes. Argh, quel bonheur…

Ensuite, je passe brièvement sur Muse. J’avais été déçue une nouvelle fois par leur comportement au festival Summer Sonic l’an passé. Je ne change pas d’avis: un show impeccable mais sans âme, une maîtrise technique incroyable mais aucune communication avec le public, et la destruction massive du matériel obligatoire à la fin histoire de montrer qu’on est des rebelles. Au moins, cette fois ils n’ont insulté personne. Toujours agréable de retrouver leurs chansons, mais je suis contente de ne pas avoir payé (cher!) exprès pour ça.

Iggy Pop et les Beastie Boys étaient en forme, face à une foule qui débordait du terrain, mais j’en ai surtout profité pour aller faire la queue aux toilettes (3mn seulement contre une moyenne d’une demi-heure sinon) et la queue aux stands de bouffe (idem). Jusque-là, il faisait beau, très chaud en journée et bien frais la nuit.

Le dimanche soir, Tokyo Ska Para a réussi à réchauffer la masse des survivants à la pluie qui s’est invitée sans demander notre avis. Tout le monde dansait et gigotait et sautillait dans tous les sens, avec des sourires jusqu’aux oreilles. Moi avec. Un remède efficace! Et une bonne préparation pour la suite: The Chemical Brothers. Excellents mix en continu, fluides et galvanisants, accompagnés de visuels flashants. Boîte de nuit électro géante sous les étoiles… le dos en compote, mais quel pied!

Succès incontestable des vieux, bien établis. Et plein de jeunes autour, mais aucune révélation pour moi. Je donnerai juste sa chance à Clap your hands say yeah!, qui sortait un peu de la soupe ordinaire.

La nuit, plein de choses aussi, mais je m’écroulais plutôt sous la tente humide et froide vers 2H du matin, après avoir fait la queue pour me nettoyer les quenottes… pour un réveil étouffant 6H plus tard, prête à refaire la queue aux toilettes, au onsen pour le décrassage indispensable, aux stands pour le petit déj, etc.

Retour en voiture sous une pluie délirante, cinq heures de route car on ne voyait pas les panneaux et le système de navigation était scotché aux cartes des années 50, donc on s’est royalement paumés sur les voies express. Mais tout le monde est resté de bonne humeur, ravis qu’on était de ces quelques jours entre amis, en camping, en montagne et en musique.

Comme toujours, le public Japonais est adorable. Et on peut laisser traîner ses affaires sans risque. Ça, ça va vraiment me manquer.