Méthodes de recrutement

09:48 | 3 commentaires

Un peu de sérieux, pour une fois. Même si, avec du recul, c’est presque comique.

Je n’ai jamais travaillé dans une entreprise. Enfin, jamais vraiment, j’ai fait deux stages quoi. Donc je ne connais pas grand-chose aux méthodes de recrutement de la vraie vie. Mais, en théorie, il me semble qu’il y a au moins d’abord la réception des candidatures, spontanées ou sur annonce, puis la sélection des CV les plus intéressants, puis la prise de contact, puis des entretiens.

Arrêtez-moi si je me trompe. On ne demande pas à un candidat d’accepter un travail sans avoir au moins discuté avec lui de ce qu’il est censé faire ni l’avoir jaugé, même pour quelques mois de CDD.

Et bien à la fac, pour les postes d’ATER (Attaché Temporaire d’Enseignement-Recherche), sachez que vous pouvez obtenir un CDD d’un an juste sur dossier. Pas besoin de références, vous pouvez inventer une brillante carrière de chercheur et d’enseignant. Pas besoin de discuter de votre future charge d’enseignement, vous prendrez ce que les autres n’ont pas envie de faire (comprenez l’encadrement de TP dans des matières que vous ne connaissez peut-être même pas). Pas besoin de discuter de votre éventuel projet de recherche, on verra sur place (comprenez qu’on trouvera bien un truc à vous faire faire même si ça n’a rien à voir avec ce qui vous intéresse).

Pas un mail, pas un coup de téléphone, pas d’entretien par les responsables des formations concernées. Juste un message de l’administration, papier ou électronique, pour demander de dire rapidement si on accepte ou pas, pour qu’ils continuent de taper dans la liste complémentaire.

À leur décharge, normalement ces postes sont réservés aux doctorants en fin de thèse (pour les mi-temps) ou aux jeunes docteurs (pour les temps-plein) de l’Université, les poulains locaux. Mais les temps changent apparemment… cinq demi-postes sur seize candidatures pour ma pomme. Manque d’intérêt pour les carrières universitaires? On se demande bien pourquoi. Manque d’enseignants? Il faudra peut-être finir par y réfléchir pour de vrai, à ce problème. Les Anglais ont plein de défauts, mais ils savent au moins faire la différence entre un chercheur (qui peut faire de l’enseignement) et un enseignant (qui peut faire de la recherche).

Heureusement, les recrutements de Maître de Conférences, postes permanents, sont un peu plus sérieux : il y a un entretien après sélection des meilleurs dossiers. Non, je ne parlerai pas de cette méthode habituelle qui consiste à faire venir des candidats de toute la France (à leurs frais bien sûr) pour des raisons de “transparence”, alors que l’heureux gagnant est déjà choisi. Ce serait ternir la belle réputation de notre merveilleux système.

Réforme nécessaire? Bien sûr! Mais c’est pas en réduisant le nombre de fonctionnaires qu’on va régler le problème. Enfin, ce n’est que mon avis. Pas comme si je connaissais le milieu, hein.

Bronzage londonien

23:43 | 4 commentaires

Ironique, n’est-ce pas? J’ai passé moins d’une semaine à Londres, pour une conférence. Je m’attendais à l’été britannique, frais, gris, mouillé. Un peu frais comparé à Tokyo, c’est vrai, mais j’ai été poursuivie par un soleil radieux presque jusqu’à mon départ. Oui, j’ai pris des couleurs, à Londres.

Plus ironique, c’est que j’y suis allée après avoir pris une grande décision: changer de métier. Fatiguée de la recherche, fatiguée du système universitaire français qui refuse encore de faire nettement la distinction entre enseignant et chercheur, fatiguée du codage obligé dans mon domaine… et fatiguée des lourds dossiers de candidature à des postes d’ATER, envoyés en série un mois auparavant, sans beaucoup d’espoir et d’ailleurs sans réponse satisfaisante. Je suis donc partie me gaver de fish&chips le cœur léger, après avoir envoyé ma candidature pour un boulot complètement différent.

Plus ironique encore, depuis que je suis rentrée, j’ai reçu quatre réponses positives pour ces fameux postes…

Ah, l’humour anglais.

Èèèèèèèèèèèè?!

09:41 | 4 commentaires

J’en peux plus… depuis une semaine, je fais une fixation sur le malheureux “soooodayo néééééé!“, entendu dans un restaurant italien où je déjeune régulièrement. Exemple parfait de ces onomatopées de circonstance, débitées constamment, bruyamment et avec une voix de crécelle par certaines, pour exprimer avec force surprise ou approbation. Agressions sonores répétées qui accompagnent naturellement des conversations à la superficialité abyssale. J’aime beaucoup de choses au Japon. Mais faut payer le prix, socialement surtout, et des fois je ne suis vraiment plus d’humeur. Malgré les amis. Dont beaucoup partent très bientôt, ou s’y préparent déjà.

C’est tsuyu en ce moment, la saison des pluies. Journées chaudes et humides, comme j’aime, puis pluie continue ou intermittente et refroidissement brusque. Brouillard parfois. Un temps confus, indécis. Moi avec, depuis un moment. Mais le ciel s’est éclairci.

C’est décidé, je rentre à la fin de mon contrat. À bientôt pour l’apéro?

Sanbyaku

22:57 | Pas de commentaire

C’est comme ça qu’on dit trois cent ici. Juste histoire d’étaler ma science.

Ah non, c’est aussi pour remercier Pablo de m’avoir offert la BD de Franck Miller et Lynn Varley. Et pour remercier aussi John et Ryan de m’avoir proposé d’aller voir le film du même nom, dans les sièges confortables du ciné de Roppongi Hills. Oui, il vient seulement de sortir au Japon.

300: titre sobre pour une œuvre troublante. Esthétique impeccable, éthique discutable. Peu de temps morts, entassement de cadavres. Discours moderne sur fond antique. Plutôt convaincant, vraiment impressionnant. Bref, juste histoire de dire que j’ai aimé.

Le couteau à pamplemousse

00:10 | 8 commentaires

Quel génie a inventé le couteau à pamplemousse?!

Depuis début mai, vous ne le savez peut-être pas, j’ai une coloc. Yuki, ancienne coloc de Tim, voulait exercer son Français (déjà excellent) et ne plus habiter avec un garçon (selon des critères purement biologiques, je suis une fille, paraît-il). Comme c’était une expérience que j’étais curieuse de faire, la colocation, et que Yuki me semblait une jeune femme très bien et fort sympathique, je me suis laissée tenter. En plus, ça me fait faire des économies, c’est pas plus mal. Et elle fait la cuisine aussi, alors on joue à s’échanger les plats, ou à mélanger allègrement les saveurs. Par exemple, la soupe miso se marie très bien avec le Boursin.

Yuki, donc, est venue avec ses affaires. Dont un engin étrange à deux extrémités tranchantes, qu’elle a rangé dans le tiroir à couverts. Ce soir, j’ai découvert à quoi ça sert: à découper des morceaux de pamplemousse, une fois le fruit coupé en deux. D’abord, les deux lames parallèles finement dentelées permettent de séparer les morceaux, en passant le long de la peau intérieure. Puis l’autre côté de l’appareil de torture, une lame crantée et recourbée, décolle avec facilité le fond de chaque morceau et le soulève proprement. Très professionnel. Et tout à coup, préparer du pamplemousse n’est plus une corvée!

Faut que je l’essaie avec une orange maintenant…

Le premier qui se plaint que je pourrais raconter des trucs plus intéressants, je lui répondrai que je fais ce que je veux. Alors c’est pas la peine.

Toujours à la bourre

01:18 | Pas de commentaire

Il m’aura fallu me décider, péniblement et longtemps après un rappel de mon hébergeur adoré, à mettre à jour WordPress pour découvrir le blog de Romain! Ah le Rominet, toujours aussi discret.

Des fois, je me demande à quoi sont censés me servir mes neurones.

Bouger ses fesses

23:59 | 3 commentaires

Il fallait que je vienne au Japon pour découvrir un peu de la culture d’un bout de France, lointain et qui laisse rêveur certes, mais bout quand même. Hier, j’ai donc pris mon premier cours de danse Tahitienne, donné par Timiri, vraie de là-bas et accessoirement prof de Français à Tokyo… j’ai appris à dire bonjour, en parlant et en gesticulant, et j’ai surtout essayé de me décrasser les hanches. Détail amusant, la prononciation du Tahitien est proche de celle du Japonais.

Je me suis bien amusée. Mais dans le mur-miroir de la salle de danse, j’ai pu constater l’étendue de mon manque de grâce naturelle. Et aussi qu’il faudrait ptêt que je prenne quelques solides kilos, en plus des séances d’UV, avant de pouvoir jouer la belle vahiné…

C’était le week-end “Nadine découvre des sports tranquilles”, car j’ai aussi eu droit à une leçon de ping-pong par des amis-voisins. Un peu d’exercice pas cher au centre tenu par l’arrondissement de Meguro, quasiment en face de chez moi. C’est qu’on dirait pas comme ça, mais le ping-pong ça crève. Et comme pour le badmington, je ne sais faire que les revers, j’ai donc galéré pour comprendre comment faire un coup droit: merci à Ryan pour sa patience à toutes épreuves!

Ça bouge!

21:38 | 3 commentaires

Tiens, un petit tremblement de terre… qui a fait danser le magnifique dragon que Sophie, Nicolas et Stuart m’ont offert pour mon anniversaire.

Aujourd’hui, j’ai appris un nouveau mot en Japonais: saruko. Qui veut littéralement dire enfant-de-singe. Et ça, ça m’a mise de bonne humeur. Et le retour de Frantico aussi (merci Bruno!), qui nous parle du nouveau chef du personnel. On se console comme on peut.

Ooooh my baby baby baby monkey…

L’étoile tombée du ciel… ou presque

00:50 | 2 commentaires

Je suis très déçue.

Aujourd’hui, je devais faire un saut en parachute. Je me régalais d’avance, et me suis pour cela levée très tôt, pour aller voter d’abord puis rejoindre l’ami qui m’avait proposé cette coûteuse mais excitante activité dominicale. En sortant du métro, j’essuie une averse monstrueuse et j’apprends que la chute tant attendue est annulée, merci la pluie. Je vais quand même voter, mais vraiment de mauvaise humeur.

Et en sortant de l’Ambassade vers 8H30, vlatypô que je me fais interviewer… qu’est-ce que j’ai à raconter, moi, au saut du lit, dégouttante et dégoûtée?! Ils ne devaient pas avoir beaucoup de matière car ils ont quand même utilisé ma minable prestation… heureusement, ils ont gardé le moins pire.

Et ce soir, je suis allée faire l’épouillage des votes. Histoire de déprimer avant les résultats nationaux. Ah pardon, j’avais dit “pas de politique”… mais c’est la saison des promesses éhontées, alors pourquoi pas moi? En tout cas, j’ai pu visiter la Maison de l’Ambassadeur pour la petite réception… yavait rien à boire quand j’ai dépouillé à Paris. Je vais rester à l’étranger hein.

Heu, vous trouvez pas que j’ai la voix grave à la télé?

Se mettre minable, version française

23:11 | 4 commentaires

Hier, pour tenter de calmer la rage entêtante qui m’a envahie brutalement vendredi soir, suite à une conversation que je voulais effacer, je suis allée boire avec deux amis. Mauvaise idée, évidemment, mais j’avais besoin de me défouler. On a commencé tôt, et je n’avais pas beaucoup mangé. L’une a dû partir, avec l’autre nous sommes allés faire passer le reste de la pilule au karaoke. On s’amusait bien. Je n’ai pas senti l’alcool monter, alors que je m’arrête généralement bien avant de le regretter. Et vers 2H du matin…

Je n’ai jamais été malade à ce point à cause de l’alcool. Pas d’inquiétude: je n’ai pas fini à l’hôpital, et mon estomac est presque de nouveau en place. Et il y avait deux toilettes pour les filles. Mais bon, pas de quoi être fière.

Deux avantages: la rage est passée, et je vais faire des économies dans les prochains mois en me limitant au jus d’orange. Faut toujours essayer de voir le bon côté des choses.