O.S.N.I.

21:35 | Pas de commentaire

(Objet Skiant Non-Identifié)

Voilà, j’ai donc (presque) soigné ma bronchite à coups de remonte-pentes ces trois derniers jours. Cette année, nous sommes allés à Nozawa Onsen, du côté de Nagano. Petite ville agréable, avec une douzaine de onsens publics gratuits, dans de jolis bâtiments en bois, entretenus par des bénévoles. La pension, au nom générique au possible (Lodge Nagano), s’est avérée un bon choix: pas chère, tenue par des Australiens sympas et très serviables.

Les microbes ayant gâché mes nuits et absorbé une bonne partie de mon énergie, j’ai dû me contenter des pistes vertes pour jambes molles. Un accident aurait été malvenu en cette période particulièrement chargée côté boulot… mais c’était quand même un vrai plaisir que de sentir à nouveau la neige fraîche craquer sous mes skis, et le soleil inonder mes joues. Et suivre Shoko dans ses toutes premières descentes!

Errata sur shirako

21:56 | Pas de commentaire

Je vous ai récemment parlé du shirako: un organe blanc et mou du poisson, similaire à du foie. Il semble qu’il ne s’agisse pas du foie, mais plutôt de la gonade mâle… je dois admettre que la coucougnette de poisson, c’est fin, ça se mange sans faim.

Überacting: the key for a bloody suicide

10:50 | 3 commentaires

Rassurez-vous, je ne compte pas me jeter d’ici peu de la Tokyo Tower, j’ai mieux à faire en ce moment. Car depuis hier, me voilà face à un terrible dilemme: ai-je enfin l’opportunité de changer radicalement de carrière?!

Non, rien à voir avec la récurrente crise de confiance qui fût l’objet d’un récent billet doux-amer: figurez-vous que j’ai entamé une carrière de star de la télévision japonaise. Si si.

Enfin presque. Faut commencer par le commencement: deux phrases complètes juste pour moi, dans une reconstitution express de l’histoire d’une Japonaise ayant traversé l’Australie en chaise roulante, en 1992. Damian a été parfait dans son rôle de docteur, et Tim excellait dans son rôle muet d’employé de bureau en fond de scène. Quant à moi, je me suis bien amusée à jouer une employée d’office du tourisme Australien.

Heureusement, pas besoin de savoir jouer pour ce genre de drama. Ou plutôt, pas besoin de savoir jouer pour un drama japonais tout court, l’essentiel étant justement de surjouer, largement au-delà de la limite du ridicule. Même pas besoin de savoir vraiment parler Anglais pour passer pour une Australienne: mon accent Français n’était rien à côté de la pitoyable performance d’une autre actrice amateur d’origine d’Europe de l’Est.

Ils nous ont gentiment fourni un script… en Japonais, qu’il a fallu d’abord traduire pour eux! Avec les indispensables well, you know et bloody qui ornent délicatement chaque phrase de l’Australien moyen. En exclusivité, petits veinards, voici la totalité de mon texte:

“Well, that route doesn’t have a path, you know, so it will be quite difficult. Crossing the Nullarbor on a wheelchair is bloody suicide!”

Je vous laisse imaginer la scène, avec moult gesticulations et grimaces exprimant toute l’ampleur de mon désarroi empathique. On voulait rajouter discrètement “Are you on crack?!”, mais comme je ne comprenais rien aux instructions au moment de tourner, j’ai raté l’occasion de le placer. Damian, authentique Britannique, a été meilleur que moi au moment d’improviser son propre texte: espérons que sa scène soit doublée, et pas juste sous-titrée…

Je vais donc bientôt passer à la télé, dans une émission prisée des femmes au foyer et des écoliers depuis une dizaine d’années. Je remercie d’ores et déjà mon agent et amie, Kiyomi, sans qui je ne serais rien. Et hop, à moi la gloire…

Pas de politique!

11:02 | Pas de commentaire

Bon, je m’étais un peu promis de ne pas parler de politique sur ce blog, parce que bon, j’aime pas trop ça, sur mon blog. Mais là, c’est juste pour dire que je suis bien contente que le Portugal se soit enfin prononcé pour la dépénalisation de l’avortement… même si seulement 40% des électeurs sont allés voter.

Pour les fanatiques de la défense de la vie de l’embryon, inutile d’envahir les commentaires, j’ai trouvé le bouton “effacer” dès les premiers spams. Non, ceci n’est pas un blog démocratique, c’est moi le chef.

Spaaaaam, spam, spam… (copyright Stuart 2006)

Catastrophe!

23:46 | Pas de commentaire

Je viens de découvrir que la très japonaise série animée Full Metal Alchemist ne dure que 51 épisodes (de 24mn). J’en suis au 29ème, déjà, et je pensais pouvoir en déguster encore pendant quelques mois… snif.

Épidémie de blogs

23:52 | 2 commentaires

Ouh, vilains lecteurs qui ne me disent même pas qu’ils ont un blog! Et depuis longtemps en plus, les vaches. Heureusement, Pierre vient d’ouvrir le sien, et je découvre les autres en suivant les liens… donc ma liste s’est soudainement allongée. Des geeks et des bébés de geeks, une belle brochette. J’aurais dû deviner, quand je les voyais avaler leurs Guiness, que certains finiraient par s’expatrier en Irlande!

Par contre, Ramsès a lâchement abandonné le sien, snif. Je n’ai plus que la version au féminin des aventures rocambolesques de nos Malais préférés.

Oui oui, je vous raconterai l’Inde. Un peu plus tard, laissez-moi digérer.

Le complexe d’imposture

19:21 | 6 commentaires

Le Père Noël a été plutôt sympa cette année, il m’a offert un joli papier dûment tamponné, qui va me permettre de rester 6 mois de plus à Tokyo. Donc mon contrat se termine mi-septembre, et non plus mi-mars. Heureusement, car je commençais à paniquer: je n’aurais pas pu attaquer la partie la plus intéressante de mon projet, et j’aurais dû commencer à prospecter pour déménager et trouver du boulot à une période particulièrement chargée.

Seulement voilà, quelque chose me tracasse: je ne sais pas vraiment pourquoi j’ai obtenu cette extension. Est-ce parce qu’elle est offerte quasi-systématiquement? Est-ce parce que j’ai été bien gentille avec l’organisme de bourse en acceptant de faire tout ce qu’on me demandait? Ou est-ce parce que je le mérite? Voilà ce qui me taquine l’esprit… je ne sais toujours pas si je suis à ma place. Si je suis capable de faire ce métier, même si je ne suis pas un génie ou un bourreau de travail, ou si j’ai juste eu de la chance jusqu’à présent et que quelqu’un finira bien par me démasquer. Il paraît que c’est un syndrome courant, d’autant plus chez les filles qui ont eu la drôle d’idée de se lancer dans des domaines plutôt réservés aux garçons. Mais dans certains cas, ce n’est peut-être pas un complexe, juste une réalité…

Je n’arrive pas à me sortir ces doutes de la tête, malgré d’encourageants résultats. Je pars vendredi en Inde, pour présenter mon travail à des gens sérieux, qui semblent trouver ce que je fais suffisamment intéressant pour m’inviter à le présenter. Et je stresse terriblement… “Ça va se voir que j’ai fait des erreurs. Je vais me faire ramasser, ça va être l’horreur!” Et ça recommence en mars, cette fois à Stanford, devant des gens encore plus importants. J’en ai déjà les jambes qui flanchent, le cerveau bloqué par la peur, les mains qui tremblent.

Je me demande bien pourquoi je m’inflige tout ça. Mais est-ce que je pourrais vraiment faire autre chose?!

Enfin, en ce qui vous concerne, bande d’égoïstes, mon ryokan reste ouvert au moins jusqu’à début septembre. Mais je prierais les clients potentiels de ne pas débarquer avant début avril, je n’aurai vraiment pas le temps de vous accueillir proprement. De toute façon, avril c’est l’époque des cerisiers en fleurs…

Nouvel an nippon, en famille

18:50 | 2 commentaires

Comme je l’avais expliqué l’an passé, contrairement à la France, Noël n’est pas une date très importante pour les Japonais alors que le Nouvel An si. Noël, c’est pour les jeunes couples (je ne l’ai pas vraiment fêté, donc), alors que le Nouvel An est l’occasion de se retrouver en famille pour manger, dormir, regarder la télé, remanger… l’année dernière, je jouais encore les djeuns alors j’ai attendu le compte à rebours en boîte de nuit. Une ligne de moins sur ma todo-list. Cette année, j’ai été invitée par mon amie Kiyomi à goûter à la version traditionnelle, à partir du 1er janvier, chez ses parents près de Shizuoka. En effet, on a mangé, dormi, regardé la télé, remangé…

Je n’ai pas retenu le nom de tous les plats qu’on m’a fait essayer en deux jours, mais je peux au moins affirmer m’être fait servir un dîner entier à base de fugu, ce fameux poisson dont il vaut mieux savoir retirer la glande toxique. Apparemment, le poissonnier avait bien fait son boulot. Nous avons donc dégusté ce mets de choix en fines tranches crues (*), peau caoutchouteuse proposée séparément, puis en morceaux cuits dans le nabe. Lequel nabe a d’ailleurs ensuite servi à préparer une délicieuse soupe de riz (ojiya). Le tout arrosé de merveilleuses bouteilles de sake d’Aichi. Miâââm.

On m’a particulièrement recommandé un organe blanc et mou, le shirako, qui avait la texture du foie gras mi-cuit et qui s’est révélé être effectivement le foie mi-cuit du fugu. Apparemment le top du top, que je n’ai probablement pas su apprécier à sa juste valeur mais que je n’ai pas eu le temps de regoûter: tout le monde s’était jeté dessus. Et il y en avait du monde, de tout âge… ça m’a rappelé d’autres fêtes de famille animées! Sauf que là, je ne comprenais pas grand-chose aux conversations.

J’ai eu droit à d’autres plats typiques du Nouvel An: les kuromame, délicieux haricots noirs sucrés, les sacs d’œufs d’un poisson prolifique pour garantir une nouvelle année fructueuse, une espèce de ragoût de poulet avec des nœuds d’algues cuites, des tranches de racines de bardane et des morceaux de bambou, etc. Je n’ai hélas pas eu l’occasion de goûter les longues sobas à avaler bruyamment aux alentours de minuit le 31 décembre pour se souhaiter longue vie.

Car si vous avez bien suivi, le 31 vers minuit, j’étais dans mon petit temple à me souhaiter bonne santé. On peut pas tout faire, hein. Peut-être en décembre prochain, si je reste encore un peu?

  • (*) accompagnées de sauce de soja, sans wasabi mais avec une pâte équivalente au gingembre et aux carottes, joliment appelée momiji-oroshi, que je traduirais maladroitement par le “râpé à la couleur d’automne”

Minuit, au temple

01:26 | Pas de commentaire

De ce côté de la planète, c’est l’heure des vœux pour l’année qui commence. Je vous laisse énumérer toutes les bonnes choses que 2006 vous a apportées, ainsi que toutes les bonnes choses que vous attendez de 2007, et bien sûr toutes les bonnes résolutions.

Au temple

Pour ma part, après un petit dîner de réveillon à cinq, très simple mais très agréable, je me rendue dans mon petit temple shinto de quartier, et j’ai fait la queue comme tout le monde pour offrir ma pièce de 5 yens (celle qui porte chance), secouer la cloche et “prier”. Les Japonais sont très supersticieux. J’ai demandé à choper moins de microbes cette année, on verra si ça marche. C’était une nouvelle expérience amusante, et une façon de me booster un peu plus le moral pour les prochains mois, qui promettent d’être chargés mais motivants.

En passant, 2007 est l’année des 35 ans de l’arrivée au Japon du champion international catégorie poids lourd de la malbouffe. Sans déc. Est-ce que Ronald se déguisera en maid pour l’occasion?!

Au bout du maki

12:40 | Un commentaire

(c) Christèle

Ben voilà. Après presque deux mois pendant lesquels j’ai accueilli le flot d’amis venus profiter du bel automne nippon, je me retrouve tout seule chez moi. Soulagée et triste, épuisée et ravie, tout à la fois…

Maintenant, ménage et boulot. Beaucoup moins excitant.