Que le spectacle commence!

12:34 | 2 commentaires

Dimanche dernier, c’était journée cirque. Nous nous sommes levés un peu tôt, pour traîner dans mon quartier préféré de détente dominicale: Harajuku. En sortant de la station, vous avez le choix:

  • la rue commerçante Takeshita-dori, où vous trouverez pêle-mêle des fringues punk-goth-lolita ou hippie, des costumes de maid (1) et des chaussettes indescriptibles ;
  • le pont où se retrouvent les cosplayers (2), aux costumes, coiffures et maquillages improbables, le plus souvent des filles qui restent des heures entre copines à se faire prendre en photo ;
  • la partie calme du parc de Yoyogi, avec le temple shinto Meiji-Jingu, où se déroulent défilés traditionnels des cérémonies de mariage et nombreux événements religieux et saisonniers. J’aime particulièrement l’exposition annuelle de chrysanthèmes et la “fête de l’au-revoir aux poupées”. L’occasion d’admirer robes de mariées et kimonos de fête.
  • la partie moins calme du parc de Yoyogi, avec les groupes de musiciens (de la J-pop sirupeuse, du jazz, du rock… du très bon au très mauvais!), l’Association des Rockabillies de Tokyo, fiers de leur superbes bananes ultra-gélifiées et qui s’agitent par tout temps sans lâcher leur blouson en cuir ni leur peigne, ceux qui s’entraînent au skate, au vélo d’acrobatie, à la capoeira, aux claquettes, au jonglage… l’endroit idéal pour un pique-nique.

Puis, nous avons un peu galéré pour arriver jusqu’au chapiteau du POP Circus, une troupe d’Osaka installée pour quelques mois à Tachikawa, en banlieue de Tokyo. Comme toujours, un public Japonais bon enfant, capable de faire tout ce qu’on leur demande sans peur du ridicule, qui rit aux blagues déporables des clowns, et qui trouvent les petits chiens super kawai (3).

Petite piste et petite troupe, mais un joli spectacle. L’adrénaline et le vertige qui me boostent en suivant des yeux grands ouverts les trapézistes et les acrobates, l’excitation et l’admiration devant la souplesse, la force, l’équilibre et la grâce des artistes. Pas devant leurs costumes kitschissimes, mais ça…

Par contre, j’aime pas les clowns. Peut-être depuis que j’ai dévoré Ça de Stephen King? Mais là, les entendre répéter sumimasen (4) et daijobu (5) m’a permis de supporter leurs sketchs. J’ai même rigolé quand l’une de leurs peluches s’est mise à marcher… j’ai applaudi le pauvre chien qui devait étouffer sous son déguisement de tigre!

Aaaaaah les costumes…

  • (1) maid: servante, bonne. La mode des costumes de maid fait rage depuis quelques années à Tokyo, en particulier dans le quartier de Akihabara. Mais ça mérite un billet entier.
  • (2) cosplayers: littéralement, ceux qui jouent à se costumer.
  • (3) kawai: mignon. Les Japonais (et surtout les Japonaises) l’utilisent sans cesse, ici presque tout est kawaiiiiiiiiiii.
  • (4) sumimasen: pardon, désolé(e)…
  • (5) daijobu: sans problème, tout va bien…

L’art de la procrastination

21:58 | Un commentaire

Récemment, plein de choses sympas, et plein de boulot moins sympa.

D’abord, j’ai passé un agréable long week-end au vert, en compagnie d’amis charmants (dont un qui a été profondément marqué par cette excursion hors de la Yamanote). Puis je me suis enfuie sous le soleil d’Okinawa pour fêter mes 25 ans (pour la n-ième année consécutive), cette fois sur la plage, avec barbecue de poissons frais et légumes variés, gâteau au thé vert et pâte de haricots rouges, et, comme je l’avais demandé à mes amis de Naha, feux d’artifice tout comme dans Sonatine. Le bonheur…

Les autres jours: glandouille, promenades à pieds, en bateau et en voiture, snorkeling et kayak de mer, aquarium et château, minshukus accueillants avec l’inévitable spam grillé au petit déj… nous sommes restés sur l’île principale, car j’avais déjà visité les îles du sud en juin dernier et que 6 jours c’est court. J’étais avec Stuart, qui a pris plaisir à expérimenter l’encastrage de voiture dans un poteau en béton qu’il jure n’avoir pas été là 2mn auparavant. Les policiers ne nous ont pas cru. Ils ne voulaient pas croire non plus que cet étrange gaijin ne parlant pas un mot de Japonais, en possession d’un passeport Australien et d’un permis de conduire Français dûment accompagné de sa traduction en Japonais, avait bel et bien le droit de conduire au Japon. C’est écrit , pourtant. Mais c’était drôle de voir tous ces gens défiler pour le constat, de s’excuser platement une bonne cinquantaine de fois, de se faire aider par les flics pour balayer les miettes de pare-brise, et de finalement récupérer une voiture plus grande pour le même prix (ok, faut compter la franchise quand même, mais vu l’état de la voiture après notre passage, on s’en est bien tirés…).

 

Comme en juin, j’ai eu l’impression de quitter le Japon pour retrouver la Thaïlande. Du baume au cœur pour quelques mois!

Seulement voilà. Comme toute procrastineuse professionnelle, il me fallait une bonne excuse pour que ma motivation, à bloc à mon retour sous l’effet combiné de la chaleur et des vacances fantastiques, ne retombe comme un soufflé sorti du four: j’ai attrappé un joli rhume. À plat pendant plusieurs jours, le cerveau vide, la tête à l’envers, comme bourrée sans avoir eu besoin de boire. Pas de chance, n’est-ce pas?! D’autant plus que je commence à être franchement à la bourre sur mon projet, et qu’il serait temps que j’y passe 10H par jour, quelques week-end compris, pour avancer. Mais à la place, c’est tellement mieux de rester au lit…

Questions de lycéennes…

22:45 | 3 commentaires

“En France, toutes les filles sont aussi jolies et bien habillées que vous?”

Gloups. Heureusement, celle-là, elles ne me l’ont posée qu’à la fin, en privé! J’ai senti le sang me monter aux joues, et j’ai balbutié qu’en France, on trouve que ce sont les Japonaises qui sont jolies et bien habillées. Elles ne m’ont pas crue, ces attachantes adolescentes cachant leurs rires gênés derrière leurs mains, comme le font les Japonaises de tout âge. À part ça, j’ai été ravie qu’on me pose des questions, mais surprise que seules les filles osent prendre la parole. À croire que la guerre des sexes est universelle.

J’ai donc passé environ une heure en compagnie d’une quarantaine d’élèves d’un lycée Japonais, à leur présenter une version très édulcorée de mon domaine de recherche. Parler de créatures virtuelles, d’intelligence artificielle, d’émotions simulées à ceux qui ont grandi au milieu des AIBOs et autres tamagochis, c’est tout de même plus facile que pour les physiciens quantiques. Mais ça reste un exercice délicat, la vulgarisation! Surtout lorsque le public n’est pas à l’aise en Anglais. Heureusement, un des doctorants de mon équipe s’était dévoué pour m’accompagner. Ma première performance avec traduction simultanée!

Ah, dans les écoles aussi, il faut se déchausser. J’avais l’air maligne, moi, en jupe longue et chaussons en plastique… je me suis cachée au plus vite derrière le bureau. Les élèves portent des baskets blanches, partie de l’uniforme, qu’ils rangent soigneusement dans leurs casiers avant de remettre leurs chaussures de ville.

Autre surprise de taille: le salut en début et fin de cours. Au signal du professeur, la classe entière se lève, baisse humblement la tête et marmonne je-ne-sais-quoi, avant de se rasseoir. Je ne savais pas quoi en faire, alors j’ai gentiment répondu tout pareil. J’espère que je n’ai pas bousculé les règles ancestrales!

Et comme à chaque fois que j’ai eu l’occasion d’enseigner, je me suis vraiment fait plaisir… ouain, pourquoi je suis partiiiiiiie?!

Parasites!

22:24 | 5 commentaires

Ce matin (enfin, il était déjà midi et demie car je me suis octroyée une délicieuse grasse matinée, après plusieurs grosses journées de travail terminées fort tard) (oui bien sûr, c’est ma faute si je suis toujours à la bourre pour finir articles, rapports, présentations… mais là n’est pas le sujet de ce billet)… qu’est-ce que je disais déjà?!

Ah oui, ce “matin”, donc, j’ai gentiment proposé mon aide à trois pauvres touristes Américains. Leur plan à la main, devant la station Meguro, ils cherchaient la grande attraction du quartier: le musée de parasitologie. Si si. Non seulement ça existe, mais c’est juste à côté de chez moi. Bien sûr, comme c’est juste à côté de chez moi, je n’y suis encore jamais allée. Il faudra que je le fasse avant de partir.

Mais pour l’instant, j’ai pas le temps. Même quand je croyais me débarrasser de mes invités, d’autres arrivent. Je râle, mais ça me fait plaisir hein. En fait, ça m’irait très bien si je n’avais qu’à organiser les vacances de tout le monde, et que j’étais payée pour ça. Las! Je suis censée bosser, un peu, aussi. Et ça prend du temps, c’est fou. Alors je lance un appel limite désespéré:

“Femme célibataire, plus très jeune mais encore mett… capable de cuisiner un bon gratin dauphinois, cherche homme riche prêt à m’entretenir. Pauvres, même beaux-gentils-drôles, s’abstenir.”

Je veux devenir un parasite. Avec porte-jarretelles si nécessaire.

Secousses

20:46 | Pas de commentaire

Hier matin, vers 6H30, nous avons eu un de ces fréquents petits tremblements de terre. Il m’a réveillée, et je suis restée attentive pendant une dizaine de minutes au cas où les répliques deviennent plus fortes, mais non.

Pas une très bonne nuit, d’ailleurs. Car la veille, j’avais reçu une secousse plus intense: un couple d’amis, parmi les rares dégottés à Tokyo, ont décidé de se séparer. Décision plutôt inattendue pour nous, même si quelques tensions étaient perceptibles à qui voulait bien écouter. J’ai aidé Elle à préparer sa valise et quelques cartons, on finira la semaine prochaine. Puis j’ai rejoint Lui pour prendre un café et discuter un peu.

J’ai accepté de me retrouver au milieu, car je ne voyais pas qui d’autre aurait pu s’en charger, et puisque je me souviens de la douleur, de l’incompréhension, de la difficulté à laisser tomber, de l’espoir ridicule qu’il puisse encore arriver un miracle. Sans prendre partie, car personne n’est vraiment à blâmer. Juste la triste constatation, au bout de nombreuses tentatives, que malgré le sentiment amoureux et les projets communs, ça ne peut pas marcher.

Ça a brusquement réveillé des choses enfouies, que je m’empresse depuis de remettre à leur place.

Et j’ai repensé à ces amis communs, qui s’étaient retrouvés entre Nous. Je n’aurais pas aimé être à leur place…

Souuuuuuuuus le soleil…

10:16 | Pas de commentaire

Le week-end dernier était judicieusement prolongé par un lundi férié, pour cause de fête du Sport et de la Santé. Pendant que certains s’insurgeaient contre les tentatives de feux d’artifice de nos amis-voisins Nord-Coréens, mes deux visiteurs et moi-même étions tranquillement en train de profiter du temps magnifique dans la péninsule d’Izu. Enfin, de l’air!

Baignades dans l’océan (pour eux), mitraillage photo (pour moi), onsens deux fois par jour (pour tous), dont un adorable rotemburo (bain extérieur) en haut d’une falaise presque bretonne, face au coucher de soleil… beaucoup de train et de bus aux horaires délirants, et j’ai dû parler Japonais souvent, c’était un peu crevant mais tellement bon.

Puis lundi soir, découverte du théâtre , dans la cour d’un temple de Kamakura, ancienne capitale blindée de temples et d’autels à moins d’une heure de Tôkyô. Alors, comment décrire le . C’est… euh… particulier. Intéressant. Un peu comme l’opéra, en plus abstrait et plus lent, pas vraiment chanté mais pas vraiment parlé non plus. Un poil limite ch… long. Le spectacle était découpé en trois actes: un loooong drame, une courte pièce comique, un loooong drame. On a zappé la troisième partie.

Le premier drame a duré 1H50. J’ai dormi la moitié du temps (ce qui est parfaitement admis ici, je le rappelle), puis j’ai observé minutieusement les allers-retours au ralenti des acteurs, dans leurs extraordinaires costumes, et essayé de comprendre les paroles: mission impossible, m’a-t-on expliqué par la suite, car même le public nippon ne saisit pas la moitié de ces textes psalmodiés en vieux Japonais.

Le Kyôgen, petite détente entre les deux pièces dramatiques, plus rapide et en Japonais moderne prononcé normalement, ressemblait à un sketch à la Molière, histoire de maître râleur et de valet malicieux. Mais avec un petit côté étrange: l’invité du maître se transforme en moustique, que le maître assomme à coup d’éventail géant. Quand même plus dynamique, et plus facile à suivre.

Pour résumer: Izu, en particulier Shuzen-ji et Dôgashima, j’y retournerai c’est sûr, mais en louant une voiture. Le , c’est comme le Fujisan: contente de l’avoir fait, mais on ne m’y reprendra plus.

Oshibori

21:19 | 2 commentaires

C’est le nom de cette serviette humide, souvent agréablement chaude, présentée en début de repas dans les restos au Japon. J’en profite pour râler contre l’usage de plus en plus répandu de lingettes désinfectantes sous plastique, moins exotiques et surtout beaucoup plus polluantes. Bref.

Hier soir, après m’être consciencieusement nettoyé les mains, j’ai machinalement plié ce petit carré de coton blanc en trois étapes: en long, en large, puis encore une fois. Et j’ai soudain réalisé que je reproduisais tout naturellement un comportement commun à bon nombre de Japonais. Alors qu’à mon arrivée, comme la plupart de mes amis gaijins, je laissais simplement la serviette en tas à côté de mon assiette. Eux, continuent de le faire. Serais-je plus caméléon?!

À part ça, Vincent m’a fait le plaisir d’une visite-éclair-surprise cette semaine. Sinon, j’ai trop de boulot pour avoir des choses intéressantes à raconter. Ça doit être l’effet rentrée.

Un an, déjà…

08:23 | 5 commentaires

Le 15 septembre 2005, vers midi, je débarquais épuisée et dégoulinante de sueur chez Ludovic (et sa famille absente le temps d’une année scolaire en France). Un an plus tard, le bilan est plutôt positif: un projet de recherche qui avance quand même un peu, un tas d’expériences plus ou moins agréables mais toutes enrichissantes, des voyages, des rencontres, des périodes d’euphorie et des phases de déprime, dans un pays toujours plein de surprises.

Je ne sais pas combien de temps je vais rester. Six mois? Un an? Un peu plus? Ça dépendra des opportunités, et de mon humeur bien sûr.

Quoi qu’il en soit, cette année encore, j’ai bien profité. Et j’ai un peu plus grandi.

Pffff

00:11 | 2 commentaires

J’ai encore plein de choses à raconter, mais pas le temps! Je ne comprends pas comment j’arrive à me faire embarquer si facilement, mais je ne me plains pas: tant que je suis occupée, je n’ai pas l’occasion de réfléchir.

En vrac, ces derniers temps, beaucoup de musique et une remotivation pour apprendre le Japonais:

  • D’abord, les cours de Japonais ont enfin repris. Je n’avais pas tout oublié pendant l’été, et certaines structures semblent avoir enfin atteint ma mémoire à long-terme. Mais ya encore des progrès à faire…
  • Je suis en manque de BD, alors j’ai demandé à mes prochains invités d’apporter le stock commandé à la Fnac (faut qu’ils m’aiment pour se trimballer tout ça…), et je me suis décidée à acheter quelques mangas avec furiganas (*). Honnêtement, même une page par jour c’était trop ambitieux. Je me sens illettrée dans ce pays…
  • Samedi 26/dimanche 27 août, le festival électro Metamorphose dans la région de Shizuoka: à 3h de route de Tokyo avec 6 compères, dont 4 Japonais et demi, excellent exercice. Une nuit très agréable, de bons moments avec, aux platines, un Sébastien Léger en forme, et l’incroyable DJ Aki, une Japonaise qui nous a bluffés avec une session drum’n’bass ultra-dynamique.
  • Le dimanche soir, après quelques heures de sommeil, j’ai rejoint d’autres amis au festival de danse traditionnelle Awa-Odori. Franchement, le meilleur festival de ce genre que j’ai vu jusqu’à présent: des danseurs et musiciens déchaînés, un défilé de groupes aux styles très différents, et, pour une fois, les participants avaient l’air de s’amuser! J’en ai profité pour découvrir Koenji, un quartier populaire et attachant de Tokyo. Et également pour rencontrer un ami d’ami d’ami: Remka. Ah les artistes, ça me change des informaticiens, physiciens et autres scientifiques.
  • Jeudi dernier, Robert a débarqué d’Allemagne pour 5 jours, conférence oblige, avec un peu de fromage en guise de loyer. Il a cuisiné pour moi, et m’a présenté quelques amis linguistes. J’adore discuter avec les linguistes, ils ont toujours plein d’anecdotes rigolotes à raconter.
  • Dimanche après-midi, après avoir tranquillement récupéré d’une dure séance de karaoke et d’un rendez-vous galant à la Japonaise pas complètement réussi mais pas complètement raté non plus, je suis allée à la petite fête gratos organisée par le magazine PingMag. Bonne surprise: E.D.O. Echo Sound System, un gars qui mixe et une fille qui l’accompagne avec tout un tas d’instruments bizarres, entre autres une guitare d’Okinawa et un de ces petits synthés qu’on met à la bouche (si quelqu’un pouvait me dire comment ça s’appelle, je lui serais reconnaissante).
  • Et depuis hier, j’ai mon compte sur Mixi, le fameux réseau relationnel dont les Japonais raffolent. Un équivalent d’Orkut, mais uniquement en Japonais. Et bien sûr, il a d’abord fallu obtenir une invitation… presque un an de travail pour y entrer. Ah ah, j’ai réussi! Maintenant, faudrait que je m’en serve bien sûr. Pour ça, faudrait que j’apprenne à lire. Pas gagné.

Vous voyez, je ne m’ennuie pas.

(*) L’écriture Japonaise se compose de trois systèmes:

  • deux syllabaires, les hiraganas et les katakanas, de taille fixe, qui s’apprennent vite et qui permettent de prononcer n’importe quel mot (contrairement à l’Anglais, où la prononciation est souvent incohérente par rapport à l’écriture);
  • un nombre effrayant de caractères tirés de l’écriture Chinoise, dont la prononciation et le sens dépendent du contexte. Les kanjis sont longs et difficiles à apprendre…

Les furiganas sont les petits hiraganas ou katakanas accolés à un kanji pour en donner la prononciation. Ce qui permet de trouver rapidement dans un dictionnaire classique sa signification, plutôt que d’avoir à décomposer les traits, reconnaître les clés, puis chercher le caractère dans un dictionnaire spécial.

Une autre, une autre!

23:29 | 2 commentaires

Pour me remettre de mes émotions hier, j’ai traîné mon petit corps meurtri jusqu’à Chiba, dans la banlieue de Tokyo, pour le festival de rock annuel: SummerSonic. Ma deuxième édition, puisque j’avais eu l’immense joie d’y voir Radiohead il y a trois ans. Cette fois, encore plus de scènes aux ambiances très différentes, dont une particulièrement agréable sur la plage, avec tatamis à l’ombre pour se détendre.

Le petit bracelet en plastique au poignet, pour entrer et sortir à volonté. La bouteille d’eau et les crackers. Le chapeau et la crème solaire. Le programme des festivités et le plan du site à la main. Et les bouchons dans les oreilles tout le temps, bien sûr. Parée pour faire la queue! Enfin… si j’avais bossé un peu mieux mon Japonais, j’aurais évité de la faire bêtement sous le soleil pour les produits dérivés, croyant pénétrer dans le stade. Bien fait pour moi. Bref. Bilan des courses:

Une mauvaise presque-surprise: Muse a encore été plutôt nul. Aucun contact avec le public (à part un élégant “fuck you“), ils se contentent pratiquement de rejouer leurs disques (et pourquoi pas en playback?!). Tout de même mieux que leur concert minable à la Halle Tony Garnier, mais c’était leur dernière chance. Même si la dextérité du principal auteur-compositeur-interprète fait toujours rêver, je me limiterai dorénavant aux albums.

Une bonne surprise: Linkin Park a été excellent. Une belle présence sur scène, une vraie rencontre avec le public, un bon choix de morceaux, joliment retravaillés. Un régal.

Un regret: je n’ai pas pu assister au concert de Massive Attack, snif.

Un détail émouvant: le chanteur de My chemical romance nous a déclaré sa joie de revenir pour ce festival, car, à cette occasion il y a deux ans, il avait décidé d’arrêter la drogue et s’y est tenu. Bon, j’ai pas vraiment accroché sur leur musique, mais c’était mignon.

Une découverte: She wants revenge. Premier album tout récent, et leur premier concert. Une voix et un son qui rappelleront des souvenirs à certains d’entre vous. Je les ai trouvés tellement bons que je suis retournée les voir ce midi à l’AppleStore de Shibuya, tiens.

Puis la marée humaine, pour rentrer sur Tokyo. Des week-ends comme ça, pas toutes les semaines hein…