Lyon, ville froide?

22:35 | 2 commentaires

C’est le titre de l’exposé que j’avais proposé de faire aujourd’hui, pour l’association culturelle franco-japonaise de Shihori, une amie d’amie que je suis ravie d’avoir rencontrée. Bien sûr, ça m’a demandé un peu de préparation: recherche documentaire, sélection de photos, construction d’un plan. Et surtout, une petite réflexion personnelle pour expliquer pourquoi les Lyonnais sont si souvent considérés comme des gens froids. Non, je ne vous donnerai pas mes conclusions ici, z’aviez qu’à venir.

Grâce à ce petit exercice, j’ai appris et compris énormément de choses sur ma presque ville natale. Et ça m’a donné envie d’en profiter encore plus quand je serai de passage en France cet été. J’ai longuement discuté avec les Japonais francophones ou apprenants venus m’écouter: des gens fascinants, curieux, ouverts et particulièrement bien renseignés. Certains ont habité plusieurs années en France, en Tunisie, en Belgique, ou ont beaucoup voyagé. Et pour une fois, j’ai pu discuter politique avec des Japonais! Passionnant. Ils avaient l’air contents de ma présentation, et j’ai été enchantée des quelques heures passées en leur compagnie.

Un dimanche fructueux, donc. Je ne regrette pas d’avoir abandonné lâchement mes amis au milieu la soirée Allemande hier, pour m’éviter une nouvelle nuit blanche très arrosée. Même si je me serais bien un peu plus empiffrée de saucisses de Nürnberg…

Pas de nouvelles, pas de nouvelles

16:06 | 4 commentaires

J’aurais bien des choses à raconter, mais je n’ai pas trouvé le temps ni le courage récemment. Promis, je m’y remets bientôt. Mais ne vous inquiétez pas, tout va bien. Juste débordée.

Week-end tranquille

21:30 | Un commentaire

Je les avais prévenus: ce week-end, pas de karaoke, hein! À la place, vendredi, une soirée tartiflette, crêpes et Uno… qui s’est finie au lever du soleil. Ils ont bien essayé plusieurs fois de lancer l’idée, mais je ne me suis pas laissée faire. Nan, pas cette fois. Oui, je peux être têtue.

Puis hier soir, concert à l’Institut Franco-Japonais de Tokyo: Fania, chanteuse Sénégalaise, accompagnée par un excellent groupe de musiciens. Rythmes chaleureux, improvisations enivrantes, public enchanté. Ils nous ont fait chanter et danser, dans cette toute petite salle où l’on sentait tout-à-coup la magie d’un moment de plaisir simple, partagé par tous ces inconnus.

Enfin, dimanche glandouille, ménage et rangement, révision de Japonais… j’en profite pour me reposer, car les prochains week-ends seront bien occupés: les cerisiers se préparent pour la fête! Ah, et j’ai du boulot aussi. Un peu.

Nadine 1 – Valentin 2

17:10 | 7 commentaires

Aujourd’hui, c’est White Day au Japon. Non, il ne neige plus vraiment, c’est seulement une nouvelle occasion de manger du chocolat (blanc, oui, entre autres).

Il y a un mois tout juste, c’était la St-Valentin. Souvenez-vous: je m’apitoyais alors sur mon pauvre sort parce que personne ne m’avait offert de chocolats. J’ai appris hier qu’en fait seules les filles sont censées offrir des chocolats à la St-Valentin: soit à leur amoureux, soit par politesse à des garçons de leur entourage. D’où la question: comment faire la différence?! Je ne le savais pas, donc je n’ai évidemment offert de chocolats à personne…

Aujourd’hui, les garçons qui ont reçu des chocolats de la part d’une fille qu’ils aiment bien, ou par politesse également bien sûr, doivent offrir à leur tour des chocolats. Ils peuvent même s’ils n’en ont pas reçu d’ailleurs.

Ô surprise, on vient de m’offrir une jolie boîte toute rose, avec trois petites gourmandises au chocolat blanc et arôme fraise, qui font plaisir à l’heure du thé. Je repose la question maintenant: comment faire la différence?!

Se mettre minable, version nippone

13:32 | 5 commentaires

Samedi, je faisais enfin ma pendaison de crémaillère. Plus de quarante personnes dans mon petit appartement, dont seulement 4 que je ne connaissais pas, dont seulement un qui a tapé un peu trop vite dans la bouteille de sake géante qu’il avait apportée. Mis à part la séance de lessivage de vomi avant que ça ne pénètre trop profondément la tapisserie des toilettes, tout le monde s’est bien amusé. Bilan positif donc.

La plupart des invités ont couru prendre le dernier train, la dizaine de téméraires restant a fini au karaoke… je dois avouer que c’était le meilleur que j’ai eu jusqu’à présent. On a même dansé en hurlant YMCA, c’est dire. Pas si loin des soirées entre Lyonnais, finalement.

Valentin 2 – Nadine 0

19:26 | Un commentaire

La seule déclaration que j’ai reçue pour la St-Valentin est la déclaration d’impôts sur le revenu en Thaïlande… heureusement, ayant été prélevée à la source, je n’ai eu qu’à signer et renvoyer un papier avec de si jolis caractères que je sais pas lire dessus. Ça tombe bien, car je commence à être sérieusement à sec et mes prochaines (grosses) dépenses iront aux frais de passage en douanes et de livraison, puis aux douanes elles-mêmes, pour que je puisse enfin retrouver mes petites affaires en provenance de Thaïlande. Je ne sais pas encore qui de la France ou du Japon m’aura coûté le plus cher à ce sujet. Verdict bientôt.

Proverbe du jour: “À la St-Valentin, s’il ne se passe rien, sers-toi de tes mains!”

Assurance à la noix

22:06 | Pas de commentaire

Continuons avec les délires administratifs. Après tout, n’est-ce pas plus drôle que l’ambiance si particulière des boîtes de nuit tokyoïtes ou la beauté indescriptible des temples zens sous la neige?

Donc, depuis décembre je cherche une compagnie d’assurance pour mon appart. Ça ne devrait pas être très compliqué… et bien si. Heureusement, notre secrétaire est adorable: elle m’a dégotté quelques compagnies, dont une américaine qui devrait tout naturellement pouvoir m’envoyer des documents en anglais. Raté: tout est en Japonais quand même. Pas grave, elle me traduit le principal et remplit les formulaires pour moi…

Au moment de signer, elle vérifie auprès de la compagnie: il me faut un hanko, un tampon! Ils refusent les signatures. Nan, il faut le tampon. Et c’est parti pour la Quête du Tampon: quels kanjis, quel style de caractères, quel diamètre, quel matériau, quelle couleur de coffret… elle m’aide à choisir deux jolis kanjis pour pouvoir tamponner Risha: avec ces deux idéogrammes, ça veut dire “honnête chercheuse de vérité”, en gros. Je suis toute fière de mon tampon, reçu moins d’une semaine après. Cool!

Moins cool: je tamponne, et là on se rend compte que je dois payer par carte bancaire, pas par virement. La carte de ma banque ne sert qu’aux retraits… et ma VISA française n’est pas acceptable, bien sûr. Elle rappelle la compagnie: je recevrai bientôt un nouveau formulaire spécial pour les paiements par virement. Chouette.

Ah non, pas chouette. Je reçois le nouveau formulaire, je tamponne… et là, je craque: elle m’annonce que si je paie par virement, le contrat est différent. Un peu moins cher, mais sans l’assurance inter-individuelle. Donc si mon incendie se propage chez le voisin, je ne suis pas couverte pour les dommages supplémentaires. Gnîh?!

Ma prochaine mission: me faire faire une carte bancaire de paiement, pour pouvoir payer le contrat n°1. J’y crois pas. Bon, j’en profiterai pour demander une VISA. Ce qui me simplifiera les remboursements des frais de conférences parce qu’apparemment, l’administration du NII est toute perdue parce que j’ai osé payer mes dépenses pour l’Australie en euros… si si, j’vous jure.

Enfin, je dis ça mais je ne sais pas encore si c’est même possible d’obtenir une VISA en moins de 33 formulaires tamponnés, signés, remplis en Japonais, Anglais et Turc, après avoir payé 543.000 yens de caution et 11,05 yens de frais de dossier. Je vous raconterai la suite plus tard, hein.

Je n’arrive pas à me décider… Français contre Japonais, lesquels sont les plus procéduriers?!

Skiiiiiiiiiiii

22:01 | Pas de commentaire

Le soir-même de la Cérémonie du Thé, j’ai pris un bus de nuit pour rejoindre mes amis à Zao Onsen, où nous avions prévu de profiter enfin de la neige. Arrivée vers 7h le dimanche matin, il fait -11°C. Pas de souci, je n’aurai pas froid: j’ai fait les soldes en prévision, et acheté une bonne tenue de ski (taille enfant, comme d’habitude) (oui, même ici). Tout est d’un blanc éclatant, c’est incroyable. Et il neige encore…

Amis anglophones obligent, j’ai dû apprendre le vocabulaire:

  • slopes: les pistes, à dévaler tranquillement car elles sont souvent “vertes”, larges, pas trop pentues ni bossues, quasiment désertes, et traversant des paysages superbes;
  • steep: se dit des rares pistes un peu pentues de la station (je ne suis pas allée plus loin que les “rouges”, très bien pour moi, mais il y avait quelques murs “noirs” pleins de bosses qui auraient plus à certains d’entre vous…);
  • stock: le truc long et dur qu’on se prend en pleine face quand il se plante férocement dans la neige, et qui fait saigner du nez. En Français: le bâton (nan ça va, rien de cassé, merci);
  • short skis: les “patinettes”, qui doivent faire 50cm de long et qui ne nécessitent pas de bâtons, ce qui les rend très attractives pour mon deuxième jour.

Japon oblige, le système de forfait est électronique: on se promène avec un badge magnétique, qu’il faut rendre à la fin du séjour. Si on reste moins longtemps que prévu, on est remboursé de la différence. Ils ont forts ces Nippons.

Mt. Zao oblige, nous avons pu admirer les juhyos: les monstres de neige. Les vents humides et glacés en provenance de Sibérie transforment les arbres en drôles de personnages, qui semblent vouloir descendre de la montagne pour faire peur aux enfants. Ah, skier au milieu de ces créatures immaculées et immobiles, quelle expérience…

Mt. Zao oblige, bis, nous avons profité des onsens extérieurs, entourés de neige… même moi j’ai réussi à m’extraire de la chaleur moite et extrême de la salle intérieure pour plonger dans les bassins extérieurs. En gardant les pieds dehors, car mes jambes supportent vraiment mal les 40 et quelques degrés des sources chaudes. Un vrai délice après une bonne journée d’efforts.

Deux jours exquis, en bonne compagnie…

Gotcha!

21:26 | Pas de commentaire

Dominique prend des cours de Cérémonie du Thé depuis deux ans, et voulait nous faire partager sa passion. Samedi 4 février, dans son école et son beau kimono, elle nous a donc préparé le thé, selon les gestes traditionnels, délicats et précis. En bons Français, nous ne savions absolument pas comment nous asseoir ni comment réagir, mais le professeur et les autres élèves étaient heureusement très compréhensifs. Omacha, osencha et okuicha (1): nous avons en fait eu droit à trois cérémonies! Défilé de kimonos de soie et multiples courbettes, gâteaux et sucreries variés pour accompagner les petits bols de thé amer (et vraiment très spécial…), et explications traduites juste pour nous.

Nous avons même eu le privilège de préparer chacun un petit bol de macha: pas facile! Il faut savamment doser la poudre de thé et l’eau, puis manipuler fermement le “blaireau” pour faire mousser la mixture verte. Pour servir le thé, il faut présenter la face avant du bol à l’invité, pour qu’il puisse l’admirer longuement. Je sens deux questions pressantes vous venir à l’esprit:

  • Comment faire la différence entre la face avant et arrière d’un bol?!
  • Comment tenir ce foutu bol sans avoir l’air d’un attardé?

Facile de tenir le bol: main gauche à plat sous le bol pour le soutenir, main droite ouverte le long du bol avec la pouce et l’index proche du bord (mais pas dedans, surtout pas, houlala) et l’auriculaire sous le bol. Bon ok. Il m’a fallu du temps.

Facile de repérer l’avant et l’arrière: les bols étaient joliment peints, et tous différents… mais tous avaient cette particularité: un côté un peu plus décoré, et l’opposé un peu plus sobre. L’avant, c’est le plus décoré! Bon ok. Il m’a aussi fallu du temps.

Ensuite: pour pouvoir enfin goûter le thé, l’invité doit faire tourner le bol en une ou deux fois (respectivement pour les hommes et les femmes) vers l’extérieur (de la main droite) (vous suivez?), de façon à boire sur l’arrière du bol. Puis il faut essuyer délicatement le bord de la main droite, puis refaire tourner le bol dans l’autre sens, afin admirer à nouveau la face avant, pour avoir enfin le droit de le reposer et avaler le gâteau. Miâm.

Important, côté préparatrice, le nettoyage répété et méticuleux de chaque accessoire. Pour s’essuyer discrètement les doigts, elle a pris soin de placer un ensemble organisé de mouchoirs et de papiers dans l’ouverture du kimono. Elle doit servir d’abord l’invité le plus à gauche, censé être le grand chef du groupe. Le chef n’a pas droit à l’erreur, car les autres vont copier ses gestes: il doit donc savoir comment déposer et découper le petit gâteau, s’il faut le manger avant ou après avoir goûté au thé. Il doit savoir aussi comment tenir le foutu bol et comment le tourner. Quand tout le monde est servi, il annonce fièrement qu’il est temps de déguster, et les sous-fifres répondent à l’unisson qu’ils l’accompagnent. Puis, il doit faire la causette: il complimente bien sûr, demande d’où provient ce thé merveilleux ou ce bol magnifique… tout est méticuleusement orchesté.

Les cinq éléments fondamentaux sont présents dans les accessoires et les ingrédients: l’eau, la terre (les céramiques), le feu (pour faire chauffer l’eau) (d’accord, maintenant c’est électrique, mais…), le métal (la bouilloire), et le bois (boîtes, plateaux, piques à gâteaux et cuillère pour doser la poudre de thé). Le décor de la pièce évoque l’hiver: bois sec, fleurs de saison, héron du Japon. Le professeur a choisi de le conserver pour nous, alors que la veille correspondait à setsubun: l’arrivée du printemps selon le calendrier lunaire. Pour fêter ça, nous avons joyeusement lancé des haricots aux démons pour les chasser de l’école. Puis nous avons eu le droit d’en manger quelques uns (des haricots, pas des démons): en avaler son nombre d’années porte chance, paraît-il.

Bref, ce fut une journée culturelle réussie!

(1) Cha se prononce tcha et signifie infusion/thé. Pour parler poliment du thé, on ajoute o devant son petit nom. Le thé vert japonais classique est appelé simplement ocha, et le thé noir des étrangers kôcha (avec un o long).

G’day!

19:06 | Pas de commentaire

“Have a safe trip!”, m’ont dit les collègues Japonais. Les Français m’ont plutôt souhaité de m’éclater à Sydney. Deux conseils pas incompatibles, que j’ai suivi à la lettre. J’ai même plutôt bien limité les coups de soleil.

Que dire du peu d’Australie que j’ai pu voir? Tout simplement: COOL!

À première vue et de mon point de vue, ce qui fait un total de deux vues peu objectives, Sydney est une ville idéale pour vivre en famille. Et pas seulement pour son climat particulièrement agréable. Constituée de petits quartiers aux immeubles bas et aux petites maisons adorables, multi-culturelle, très verte, propre, aérée, en bord de mer. Les plages, des plus touristiques aux plus locales, sont faciles d’accès et agréables. Avec terrains de volley, douches et barbecues en libre service. Et pleines de surfers…

Les magasins ont les mêmes horaires qu’en France. La cuisine internationale, asiatique en particulier, est de qualité. Les pubs sont pleins à craquer dès 18h. Les musées sont un peu… spéciaux : j’ai vu une expo du couple Kienholz au Musée d’Art Contemporain, très chouette, et une expo Kylie (oui oui, la blonde à bouclettes qui chantait Do the locomotion) au Powerhouse Museum, qui m’a laissée perplexe. Les habitants sont jeunes, beaux et très fashion, ou vieux, obèses et mal fringués, mais tous sont souriants et vraiment pas stressés… la vie a l’air tranquille.

Ma prochaine destination? Hmmm, je crois pas: faudrait d’abord choper le Prince Charmant pour aller y vivre en famille… toute seule, je crois que je m’ennuierais. À moins de le trouver sur place?!