Boulot!

15:05 | Pas de commentaire

Oui oui, des fois je travaille aussi, ne vous inquiétez pas. Mais là n’est pas le sujet de ce billet.

J’ai besoin d’aide: qui pourrait me dire ce que ça signifie? Je ne sais même pas comment ça s’écrit, mais les fans de reggae ou les gens très cultivés pourront peut-être m’éclairer: je parle du fameux “bouloooo” qui revient souvent en fin de phrase, dans ces tranquillisantes chansons en patois (créôle anglais, parlé entre autres à la Jamaïque, si j’ai bien tout compris?!).

Je me pose la question depuis dimanche. J’ai failli voir mon premier concert de reggae dans un petit bar fort sympathique, mais le chanteur avait déjà 3H de retard et mon rhume commençait à me courir sur le système, alors j’ai juste profité de la musique sur platines avant de me traîner jusqu’à mon lit. Je crois avoir compris le sens global du reste des paroles: peace, love et smoking semblent revenir régulièrement. Corrigez-moi si je suis à côté de la plaque, hein. Je débute.

Nomikai

14:50 | Pas de commentaire

Du verbe nomimasu: boire.

Non, je n’essaie pas d’avouer que je bois trop, c’est même pas vrai d’abord: que de l’umeshu ou du kassissoussoda, même pas de quoi assommer un perroquet. C’est simplement l’appellation de ces “soirées de détente en groupe”, généralement organisées dans un izakaya, bar typiquement japonais où l’on commande à boire et à manger en continu pendant des heures. En l’occurrence, un de mes amis a organisé un nomikai vendredi dernier, avec nos collègues du NII; principalement des Japonais, quelques gaijins, une cuisine variée et excellente, et beaucoup d’alcool.

Donc, je confirme: les Japonais ne tiennent pas très bien l’alcool, et ils disent ou font un peu n’importe quoi quand ils sont saoûls. Je veux dire, pire que nous. Par contre, il est très mal venu de reparler de ce qui s’est passé pendant ces moments de dépressurisation! Ici, pas de “Ah ah, l’autre fois, comme j’me suis mis minable!”. C’est très impoli. Compris?

25 = 25

14:32 | 5 commentaires

L’an passé, j’ai fêté mon anniversaire au frais en me baffrant de sushis, mes amis m’ayant invitée dans un délicieux restaurant japonais de Bangkok (le genre d’endroit où les Thaïs adorent forcer sur la climatisation). Cette année, je l’ai fêté en deux fois, au frais aussi parce que c’est déjà l’hiver ici, mais sans riz parce que je commence à en avoir marre:

  • d’abord seule, la veille à Golden Gai, autant pour oublier mon âge avancé que le râteau que je venais de me prendre. Mais à Tokyo, on ne reste pas longtemps seul (en superficie, du moins)… j’ai donc rencontré un groupe de gens “qui travaillent pour la télévision australienne”, on s’est serrés dans le minuscule bar francophone La Jetée et ils m’ont offert à boire. J’aurais dû boire plus, ceci dit, parce que je n’ai pas réussi à oublier grand-chose;
  • encore seule, toute la journée qui a suivi. Me suis baladée dans Shinjuku de jour, du côté des gratte-ciels. Il faisait un temps magnifique;
  • puis “en famille” le soir: Ludovic a acheté du champagne et des petits gâteaux de chez Robuchon (oui oui), on a commandé une pizza (si si), et sa petite fille de deux ans m’a chanté “joyeuzanniversaire” depuis Lyon (merci Skype). C’était chouette.

Comment ça, ça fait trois points? Oui mais c’était pas vraiment la fête, pendant la journée. J’ai juste pris un jour de congé, quoi. Et j’ai bien fait. L’an passé, je n’avais pas pu: je faisais ma toute première journée de cours aux petits! Un cadeau merveilleux…

Errata

11:50 | Pas de commentaire

La chaîne de supermarchés 7-eleven n’appartient plus vraiment aux Américains depuis 1991, la majorité des actions étant maintenant aux mains des Japonais. Quelle ironie!

Merci à Ramsès pour la rectification.

Petites boîtes, très étroites…

16:09 | 2 commentaires

Depuis mon arrivée, je n’avais pas encore eu l’occasion de reprendre ma tournée des boîtes de nuit tokyoïtes, entamée il y a deux ans. Vendredi, j’ai décidé de m’y remettre en commençant par le Unit, club sympathique dans le quartier d’Ebisu. Il m’aura fallu attendre jusqu’à 2H30 pour profiter pleinement de la musique, que les Glimmers, excellente paire de DJs belges, fassent monter la sauce. Mais j’ai passé une très bonne nuit!

La soirée avait pourtant mal commencé: j’ai mis une heure à trouver un distributeur qui accepte ma carte bancaire! Trois banques et quatre kombinis (1) plus tard, j’ai finalement dégotté un 7-eleven (2) me permettant de retirer du liquide. Et enfin manger ce délicieux okonomiyaki (3) dont j’avais tant envie, dans un petit resto du coin que j’adore. Ouf.

Rentrée à 6H par l’un des premiers trains, pour me lever 5H plus tard et chercher un appartement. Merci à Ludovic pour son aide d’ailleurs, puis l’agréable après-midi passée en compagnie de son ami tenant l’agence immobilière qui va s’occuper de mon cas. Mission difficile, parce que j’ai des critères stricts. Mais j’ai confiance: je trouverai mon palace pas cher à Shibuya. Ou au moins une bonne approximation.

NDLT:

  • (1) petits supermarchés, souvent ouverts 24h/24 et dont certains possèdent des distributeurs de billets
  • (2) chaîne américaine de ces fameux supermarchés, apparemment les seuls dans lesquels je peux retirer du liquide avec ma carte de la Shinsei Bank
  • (3) mélange de pâte à crêpe, chou, viande/poisson/autres et divers ingrédients typiquement japonais, cuit sur une plaque chauffante; mon préféré est celui aux crevettes

À l’anglaise

11:25 | 4 commentaires

Hier soir, j’étais invitée à un roast dinner, un repas dont le plat principal est une viande rôtie. Apparemment, ça se fait beaucoup en Grande-Bretagne, et justement j’étais invitée par un Anglais et sa copine Singapourienne. D’après eux, il manquait quelques ingrédients indispensables, difficiles à trouver au Japon, mais j’ai apprécié le rôti de bœuf et ses accompagnements variés. J’avais apporté le vin: un délicieux petit Côte du Roussilllon et un ignoble Pinot Noir. Le choix d’un vin français est tellement risqué par ici…

Un légume leur faisant cruellement défaut: les parsnips, censés ressembler à des carottes pas oranges. En googlant avec eux, j’ai pu découvrir quelques images de ce tubercule blanc comestible qui m’était inconnu, ainsi que son nom français: le panais. J’ai également appris que ça se cultivait partout en Europe avant l’arrivée de la pomme de terre, mais que maintenant seuls les Anglais en mangent. Information provenant de la version francophone de WikiPedia.

Vexés, ils se sont mis en quête d’autres sources: l’article de WikiPedia en anglais dit simplement que l’usage de ce légume est moins courant de nos jours, alors que l’article en allemand considère qu’il est encore consommé notamment en Grande-Bretagne, en France et aux États-Unis.

Comme disait quelqu’un que j’aime beaucoup: étonnant, non?

Dure fin de semaine

10:18 | Pas de commentaire

Un week-end dense et plein de surprises, dont certaines qui ne peuvent arriver qu’ici.

Quantum Friday: comme presque tous les vendredis depuis mon arrivée, je suis sortie avec la bande de physiciens quantiques du NII. Ça me change des informaticiens. Pour une fois, c’est moi qui commandais les plats: nous étions au Bretagne à Omote-Sando, pour s’exploser l’estomac avec de délicieuses galettes et crêpes flambées.

Micro-bulles et nano-pinces: samedi après-midi, l’association ScienceScope organisait une série de présentations sur le thème de la mécanique des fluides. J’ai appris comment fabriquer des pinces microscopiques pour attrapper des brins d’ADN, et comment nettoyer l’eau salie par la production de tofu en créant des micro-bulles d’air dans un tube Venturi. Waaaah! J’y ai retrouvé Fabien, que j’avais rencontré il y a deux ans, et d’autres jeunes chercheurs français forts sympathiques avec lesquels nous sommes allés boire un verre.

Rencontres fortuites: pour me changer un peu des physiciens, j’ai décidé de passer le reste de la soirée seule à Shinjuku. J’avais repéré un bar dans mon guide, en plein dans l’étrange mais adorable quartier Golden gai: un petit pâté de maisons minuscules, des bars et des restaurants où l’on rentre difficilement à plus de 7, des salons apparemment très spéciaux… le bar que je cherchais était fermé, dommage. Sous le charme de l’endroit, je commence à prendre des photos des bâtiments.

Et je me fais clairement engueuler en Japonais par une barmaid acariâtre! Shashin dame! qu’elle disait. Un jeune homme vient à mon secours et m’explique, dans un anglais parfait, que je risque d’avoir de gros problèmes si certaines personnes n’apprécient pas d’être prises en photo dans cet endroit si particulier. Mais je n’ai rien à craindre: il est “policier de l’armée”! Il m’invite à prendre un verre chez son ami(e) qui tient un de ces petits bars, et qui a subi une transformation réussie pour devenir une belle jeune femme. Je découvre un cocktail simple mais excellent: kassissoussoda, de la crème de cassis à l’eau gazeuse. On me présente aux autres habitués: un grand auteur de polars, un photographe et une fille “qui est toujours tellement saoûle qu’elle n’arrive même pas à prendre le taxi toute seule”. Tous très gentils, des échanges vraiment intéressants: j’y retournerai!

Burton et Dogenzaka: dimanche, j’avais prévu de voir Corpse bride, le dernier Tim Burton (j’ai bien aimé, mais je préfère de loin A nightmare before Christmas). Je passe acheter les places en avance, et décide d’aller faire une sieste dans un salon de thé. Je cherche à nouveau dans mon guide magique un endroit original, perdu au milieu des love hotels et des sex shops de Shibuya, dans le quartier Dogenzaka: un café cossu, spécialisé dans la musique classique! Murmures à peine tolérés: impeccable pour travailler, lire ou… dormir.

Puis je retrouve mon ami au cinéma, puis on cherche un endroit où prendre un verre: direction la Ruby room, une espèce de bar/boîte qui accueille régulièrement des groupes live, dans le même Dogenzaka que j’aime bien. Sans le savoir, nous nous sommes retrouvés en pleine soirée privée, suite à un mariage Sri Lankais… 10mn après notre arrivée, la musique s’arrête et on sent la tension monter. L’un des organisateurs nous conseille de partir, car les fêtes de famille semblent habituellement mal finir… on termine donc tranquillement la soirée dans un autre bar.

En fait, c’est surtout le début de la semaine suivante qui est dur.

Effets personnels

18:06 | Pas de commentaire

Organisée, la fille: avant de partir de Thaïlande, j’ai séparé mes affaires en deux. Les cartons pour le Japon, avec tout ce dont j’ai besoin mais sans que ça tienne trop de place parce qu’ici c’est tout petit, et les cartons avec tout le reste pour la France. En particulier le surplus de vêtements d’été, les cours pour l’école primaire et les appareils électriques prévus pour le 220V. Merci au passage à mes parents de continuer à entasser mon bazar chez eux. Colis pour la France estimé à 1300€, transport par bateau puis route pour 270€: bonne affaire!

Naïve, la fille: caisse arrivée au Havre début septembre, début des mauvaises surprises avec le système des douanes françaises. Je ne suis pas restée 12 mois ou plus à l’étranger, et de toute façon je ne rentre pas en France (et après ça, je vais me tâter encore plus!). Donc, le colis ne peut pas être considéré comme “effets personnels pouvant bénéficier d’une franchise des taxes”. Comme je ne peux fournir aucune facture, l’ensemble est soumis à la taxe d’entrée maximale (17%), plus les inévitables 19,6% de TVA. Cela vaut également pour les articles achetés en France, sur lesquels j’ai déjà payé la TVA, bien sûr. Total des taxes et frais divers: 907€. Aucun recours.

Maligne, la fille: je demande combien ça me coûterait de faire renvoyer le colis au Japon! Au minimum 760€, qu’on me répond. Avec les éventuelles taxes à payer à l’arrivée ici, puis le coût de l’expédition dans l’autre sens quand je partirai, ce n’est pas plus rentable. J’aurais essayé…

Verte, la fille: mais bon, c’est pas pour râler que je dis tout ça, même si ça m’énerve un peu quand même cette enfilade de dépenses inutiles et de situations ahurissantes. C’est pour que vous ne fassiez pas la même erreur si ça vous prenait de vouloir visiter plusieurs pays à la suite sans vous trimballer tous vos “effets personnels”, quoi.

Ouakalimassèn!

14:01 | Un commentaire

C’est comme ça qu’on dit “euh, je comprends pas!” en Japonais. Mais bientôt, je pourrai dire “youpi, je comprends un touptipeu!”. Oui, enfin, je commence les cours cette semaine! Trois heures en groupe, offertes par le NII. La semaine prochaine, j’y ajoute 1H30 de cours privé, payées par mon organisme de bourse. Un bon plan, les post-docs JSPS.

Dans deux mois, je suis bonne pour le karaoke en VO.

Roulée-compressée: ruinée mais débarrassée!

12:49 | Pas de commentaire

Suite et fin de cette délirante (et coûteuse) histoire de chambre d’étudiant à Odaiba.

La semaine dernière, j’ai perdu mon lundi matin pour faire mon entrée au TIEC, où je suis censée passer les 18 mois suivants dans les conditions exposées précédemment. Une pluie battante pour m’accompagner dans ces démarches, les bâtiments froids et gris me donnent la nausée, la déprime me gagne. Le règlement intérieur est encore pire que ce que je craignais, la chambre est petite et plus chère que prévu, avec un lit “une place”, la connexion Internet est ultra-filtrée. L’unique clé magnétique, ouvrant les portes et contrôlant l’électricité de ma chambre, ne va pas me faciliter la tâche quand je voudrai violer les règles comme gentiment conseillé par l’administration de mon institut. C’est décidé: dans une semaine pile poil, je pose mon mois de préavis! Là s’arrêtera ma part du compromis.

Dimanche, je profite de la visite de Claude pour essayer enfin ma chambre. Nuit confortable et calme, après une journée ensoleillée. Et hier matin, donc, je pose mon préavis. Là, personne ne me prend la tête, et surprise: puisque je ne suis restée qu’une semaine, ils m’offrent le mois de préavis et je peux quitter ma chambre dès le lendemain, après l’état des lieux! Par contre, les frais d’entrée (un mois de loyer…) ne sont pas remboursables; c’est toujours mieux que d’avoir à payer un mois de loyer en plus, mais à 700€, ça fait cher les deux nuits d’hôtel. Je prends donc rendez-vous pour le lendemain 10H, et je réserve le piano de 8 à 10 pour rentabiliser l’opération.

Aujourd’hui, quelle belle journée: je suis débarrassée de cette chambre, j’ai dégusté une séance d’improvisation sur un magnifique demi-queue Yamaha, j’ai fait un détour par la plage artificielle de Daiba, le soleil d’automne m’a réchauffé le cœur…