20
Oct
12:34 | Un commentaire
Hier soir, j’ai enfin expérimenté mon premier tremblement de terre. Waaah! Pas très fort, mais long. La table où nous dînions s’est mise à osciller… puis la vaisselle a commencé à trembler dans le placard, le lustre à danser au plafond. Je ressentais les chocs réguliers, le message de la Terre en colère. C’était comme un cœur qui bat, doux et enivrant.
Hier soir également, j’ai cuisiné des vrais épinards pour la première fois. D’accord, c’est pas bien difficile, il suffit de faire cuire les feuilles dans l’eau. Mais en France, je sortais bêtement un sachet d’épinards congelés et hop, au micro-onde. Moi qui pensais m’installer dans un pays ultra-développé! Ceci dit, les épinards d’ici sont plus faciles à éplucher, c’est déjà un progrès.
18
Oct
11:01 | 5 commentaires
J’aime bien Shibuya, on peut tout y faire.
Samedi, je suis allée y faire du shopping, parce que j’avais bien besoin de me changer les idées. Et je voulais des chaussures de fille adaptées à la saison; le genre de chaussures qu’on peut mettre avec des jupes de toutes tailles, parce que j’en ai assez de me trimballer en jeans. Et des bottes aussi, je vous avais prévenus. Sans oublier les “chaussettes” très… nipponnes. Je fais donc du 23 ici, pas du 37. J’ai dépensé des sous et gagné quelques ampoules.
Dimanche, j’y suis retournée pour prendre des photos avec mon bel appareil tout neuf. Mais il fait encore moche, gris, pluvieux, moi qui aime surprendre les contrastes et les couleurs. Donc résultat médiocre.
Puis je suis allée au cinéma. Pas d’appel au Roi en début de séance, mais ils ont trouvé le moyen de garder le public jusqu’à la dernière seconde: ils n’allument la lumière qu’à la fin du générique. J’ai donc enfin vu “Charlie et la chocolaterie”, en anglais sous-titré en japonais. Déçue, j’ai trouvé que le film manquait d’âme, que Johnny Depp ne collait pas au personnage, et je me serais bien passée des petites danses. Disons, divertissant. Parmi les bandes-annonces, le prochain Kitano dont je ne pourrai pas profiter puisqu’ils n’auront certainement pas la délicatesse de passer une version sous-titrée en anglais…
Sans compter les restos et les bars. Vraiment, j’aime bien Shibuya.
12
Oct
18:21 | Pas de commentaire
Ainsi, ils ne me donnent pas le choix. L’intérêt du groupe l’emporte sur celui de l’individu; je suis au Japon, à moi de me plier aux règles sociales en vigueur. Même si au final, c’est bien le groupe qui finira par en pâtir, parce que je ne vais pas leur faire une bonne publicité. Je veux bien être un minimum conciliante, mais je reste une bonne Française.
Je ne créerai pas d’incident diplomatique au cours de mon premier mois au Japon, non non, je vais sagement digérer ce que cette administration brazilienne me force à avaler: je vais m’installer dans une résidence d’accueil pour étudiants et chercheurs étrangers à Odaiba. En arrivant à Tokyo, j’ai rempli un dossier pour cette résidence, je suis donc principalement en tort. Mais, à ma décharge:
- je ne pensais pas que ça signifiait s’engager définitivement en cas d’acceptation dudit dossier (je m’attendais plutôt à la classique liste d’attente, suis-je naïve) ;
- je pensais encore moins qu’il y aurait cette règle absurde m’interdisant d’inviter ma famille et mes amis chez moi (boire un verre ou dîner d’accord, mais on ne passe pas la nuit dans mon joli appartement ultra-confort) ;
- je pensais encore encore moins que je serais politiquement obligée d’accepter, pour ne pas nuire aux futurs candidats.
J’ai expliqué à mon responsable et aux administratifs du NII à quel point il était important pour moi de pouvoir faire ce que je veux chez moi. Sinon, je ne suis pas chez moi, quoi. Que ce n’était pas une question d’argent. Que je ne m’attendais pas à ce qu’ils comprennent mes raisons, mais que je ne pouvais pas accepter étant données les conditions. Que je n’aurais pas candidaté si j’avais été informée du règlement intérieur auparavant. Et qu’ils trouveraient bien quelqu’un à qui ça fera plaisir de prendre ma place. Hier, je pensais que l’affaire était réglée. Grave erreur, je viens de recevoir un mail très clair à ce sujet.
J’emménage donc samedi prochain. Le plus drôle, c’est qu’ils m’ont expliqué que je n’avais pas à m”inquiéter: ce n’est pas parce qu’il est écrit dans le règlement que c’est interdit, que ça signifie en pratique que je ne peux pas le faire! J’ai beau étirer mes connexions neuronales dans tous les sens, je n’y comprends rien.
De toute façon, s’ils ne finissent pas par accepter au bout d’un ou deux mois que je ne veux pas de ce studio soi-disant idéal mais qui n’est pas chez moi (en plus d’être carrément pas pratique pour aller bosser et pour sortir), je paierai bêtement deux loyers. Faut pas me prendre la tête, hein. Par contre, la taxe de séjour va augmenter pour ceux qui prévoient toujours de loger chez moi: va falloir apporter encore plus de fromage…
11
Oct
16:04 | Un commentaire
Enfin, me voilà officiellement résidente, avé la carte de séjour, la carte bancaire, le téléphone mobile. C’est parti!
9
Oct
13:03 | Pas de commentaire
Plusieurs de mes amis ont récemment craqué pour un reflex numérique Canon, le fameux EOS 350D. J’ai attendu d’avoir de l’argent et de récupérer les deux objectifs de mon appareil argentique pour me l’offrir au Japon. Disons que mon cadeau d’anniversaire sera un peu en avance cette année.
Seulement voilà: impossible de le trouver ici! J’ai écumé les boutiques d’Akihabara et Shibuya, rien à faire. Ici, on vend le tout nouveau EOS 5D, le 20D et le Kiss Digital N. Oui, il s’agit bien du mythique groupe Kiss sur les pubs. Je me résigne donc à chercher une comparaison technique des différents boîtiers, merci le Web, et j’apprends que “350D” est bêtement le nom européen de “Kiss Digital N”. L’appellation américaine: “Digital Rebel XT”.
Récapitulons les lois du marketing international: au Japon il faut du kitsch, en Europe il faut avoir l’air sérieux, aux États-Unis il faut se la jouer rebelle. Intéressant. Bref, c’est l’heure du shopping dominical!
Mise–à-jour, 16H30: youpi!
7
Oct
19:31 | Un commentaire
Les toilettes japonaises ultra-modernes sont une merveille de technologie. Détection automatique de l’utilisateur, siège chauffant, petits jets d’eau avec position et force ajustable puis éventuellement délicat sèche-fesses pour réduire l’utilisation de papier, parfois même la fameuse “fausse chasse d’eau” qui couvre (soi-disant) les bruits gênants sans consommer des litres. Les petits jets, ça chatouille mais c’est bien pratique et plus écologique. Et le siège toujours tiède, comme en Thaïlande, c’est bien agréable. Bref, une belle invention.
Le problème, c’est quand les super-toilettes sont en panne ou mal réglées. Faut que je me souvienne d’éviter celles du milieu, c’est la deuxième fois que je me crame les fesses.
5
Oct
13:14 | Un commentaire
Je vais bientôt devoir faire un peu de shopping, l’automne s’installe et il commence à faire plus frais. Dans mes 20kg de bagages, peu de vêtements d’hiver. Je trouverai à m’habiller ici, mais ça va sacrément trouer le budget! En particulier, j’aimerais m’acheter des bottes. Le genre très en vogue ici, en France aussi paraît-il. Pas les bottes en plastique de chez Aigle, qui, aussi bizarre que ça puisse paraître, sont également un accessoire de mode ici. Non, de simples bottes en cuir, qui couvrent le mollet quoi. À moins de 200 euros, ça m’arrangerait, mais ça ne va pas être facile.
En parlant de pompes, je ne sais pas si c’est génétique, dû à une mauvaise éducation psycho-motrice ou juste pour avoir l’air cool, mais il est très répandu chez les jeunes Japonaises de ne pas savoir marcher. Leurs pieds sont fortement orientés vers l’intérieur, arquant leurs jambes et déformant allègrement genoux, chevilles et chaussures de marque. Moi, je trouve ça plutôt inélégant. Et elles doivent souffrir de graves problèmes de dos!
C’est d’autant plus étonnant que les hommes ont plutôt tendance à orienter leurs pieds vers l’extérieur, et donc marcher en canard. Ça me laisse perplexe.
30
Sep
19:17 | Pas de commentaire
C’est fou ce que le trip-hop se marie bien avec les déambulations plus ou moins hasardeuses dans Tokyo. En boucle dans mes écouteurs en ce moment:
You were like a glance onto the stars
As we were dancing forward and reverse
One old day, under heavy rain.
Don’t ever say that we were unhappy then.
(“Forward and reverse”, Bang Gang, “Something wrong”, thanks to N.)
30
Sep
14:26 | 2 commentaires
Ce matin, j’ai voulu faire comme les Japonais dans le métro. J’ai donc déposé doucement mon sac à dos sur le porte-bagage situé au-dessus des banquettes, pour que mon humble petite personne tienne moins de place. Je savais avoir alors toutes les chances de l’oublier, mais je me suis dit “nan, tu ne vas pas oser!”. Raté. Je sors de la rame (au bon arrêt, pas comme hier), les portes se referment et je réalise que, comme prévu, j’ai oublié mon sac. À croire que mon inconscient l’a fait exprès pour que j’ai quelque chose à raconter aujourd’hui.
Je me précipite sur le premier employé de gare qui traîne pour lui expliquer ma terrible situation. Me voilà prête à découvrir le service des objets trouvés du métro de Tokyo. Après avoir tant bien que mal décrit le sac et son contenu en Japaglish, le gentil monsieur me confirme que mon sac a été retrouvé et m’attend sagement quatre stations plus loin. Je n’ai donc perdu qu’une petite demi-heure.
Vraiment, ils sont forts ces nippons. Mais vraiment, ça sera plus facile quand je saurai me débrouiller en Japonais. Un niveau de maternelle Grande Section me suffira, merci.
29
Sep
11:10 | Pas de commentaire
Vous avez remarqué? Quand les gens souhaitent organiser une soirée en semaine, ça tombe souvent le mercredi. Donc le jeudi matin, réveil difficile. Hier soir, nous avons fêté la réussite de quatre jeunes docteurs: trois Thaïs et une Chinoise. J’avais rencontré l’un des Thaïs il y a deux ans. Quelques heures immergée dans un groupe multi-culturel, à écouter des conversations en Allemand, à commander de l’umeshu (1) en Japonais, à échanger quelques mots en Thaï, à discuter en Anglais bien sûr, et à garder mon Français pour moi parce que j’étais la seule. Un délice!
Resto sympathique, petits discours exprimant à la fois la joie de retrouver le pays et la tristesse de quitter ceux qui ont rendu ces années d’effort moins douloureuses, remise de cadeaux d’adieu, félicitations et remerciements qui fusent… puis, l’inévitable karaoke!
Faut vraiment que j’apprenne par cœur deux ou trois bons extraits de J-pop (2), ça va vite me lasser de chantouiller “hit me baby one more time” (3)…
NDLT:
- (1) sorte de vin de prune que j’adore
- (2) musique pop japonaise
- (3) mais si, le fabuleux tube de Britney Spears