Dépression typhonique
Sat October 4, 2014 @ 23:48 |Mon acupunctrice m’a remise au régime sans sucre aujourd’hui. D’après elle, j’aurais chopé une bactérie suite à une morsure de tique, ce qui expliquerait les crises de fatigue chronique et les sensations bizarres dans les jambes. Or le sucre, ça nourrit trop bien les bactéries. Et elle m’avait déjà dit que j’étais probablement trop sensible aux changements de pression. Or depuis hier, un bout de typhon s’est installé sur Okinawa. Je ne sais pas si elle a raison, mais bon. Une semaine sans sucre ça va être dur mais ça ne peut pas faire de mal, et le typhon m’a offert une soirée télé. Pas de quoi fouetter un lol-cat.
J’en ai profité pour revoir un film thaïlandais sur lequel j’étais tombée par hasard à Bangkok: “Last Life in the Universe“. Ou “Ruang rak noi nid mahasan” pour le titre original. Ou encore “Chikyû de saigo no futari” pour la version nippone. En fait, les trois titres n’ont rien à voir, magie de la globalisation relocalisée.
Tourné dans les trois langues, il nous laisse contempler, dans une atmosphère mélancolique, rêveuse et violente à la fois, les transformations de deux paumés au passé trouble, une Thaïlandaise extravertie et bordélique, et un Japonais obsessif-compulsif et suicidaire, qui se rencontrent à Bangkok dans des circonstances douloureuses.
Ce film est fascinant. Rythmé et lent, beau et déprimant, triste et optimiste, avec des passages qui laissent place à l’interprétation, des plans subtils et une photographie travaillée. Ça ne peut pas plaire à tout le monde.
J’ai bien fait, tiens. Je peux aller me pieuter avec un sourire nostalgique et doux-amer aux lèvres. Et les bourrasques en guise bruit de fond.