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Sat March 12, 2016 @ 14:46 |

Hier, le Japon célébrait les 5 ans du Grand Tremblement de Terre de l’Est. C’était le 11 mars 2011, à 14h46.

Le tsunami qui a suivi la secousse a dévasté une vaste étendue côtière sur plus de 10km dans les terres, avec des vagues de plus de 10 mètres de haut. Il a fait plus de 15000 morts et a déclenché la catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. Les médias français parlent surtout de Fukushima, et c’est vrai que c’est un sujet grave. Mais 5 ans plus tard, de nombreux survivants de la Grande Vague sont toujours dans des logements provisoires, même pour ceux qui n’habitaient pas dans les zones maintenant considérées comme trop irradiées.

Pour ce triste anniversaire, une de mes collègues (et amie) a organisé une conférence à l’école pour les élèves de niveau collège. Elle a invité sa grand-mère, dont la maison a été rasée par la vague monstrueuse, et qui vit maintenant à Okinawa près de sa fille et de sa petite-fille.  Excellente enseignante, elle a d’abord présenté les faits, du point de vue de sa famille, photos avant/après à l’appui. Sa grand-mère a survécu grâce à son petits-fils, présent exceptionnellement ce jour-là chez elle et qui a pu l’emmener en voiture sur les hauteurs de la petite ville.

Elle a également présenté le cas de l’école élémentaire d’Ishinomaki, très proche de l’épicentre. Les 108 élèves ont commencé a être évacués un peu trop tard, vers un pont qui a été rapidement submergé par la vague au lieu de rejoindre la petite colline voisine. Bilan: 70 enfants et 9 adultes disparus. Certains élèves ont survécu parce que leurs parents sont venus les chercher en voiture. Un enseignant a préféré courir vers la colline avec un élève plutôt que de suivre le groupe, ce qui les a sauvés. Depuis, les débats restent très animés dans toutes les écoles du pays sur les procédures à suivre en cas d’alerte au tsunami.

Après la présentation, à 14h46, toute l’école a observé une minute de silence.

Puis, un collégien a posé une première question à la vieille dame, qui a survécu mais matériellement tout perdu. “Que ressentez-vous maintenant pour la mer?” Sa fille a dû répondre pour elle, car elle s’est alors effondrée en larmes. “Elle a peur d’une autre vague géante, mais elle ne hait pas la mer pour autant.”

Ma collègue nous a plus tard confié qu’au retour, sa grand-mère n’arrivait plus à s’arrêter de pleurer. Elle était profondément touchée de voir que les victimes de la catastrophe n’étaient pas oubliés.

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