Une façon efficace de se lever et s’habiller vite vite un dimanche matin au lieu de trainasser au lit ? Il suffit d’être réveillée par un message incompréhensible sur les hauts-parleurs de la ville (typhon ? tsunami ? ou juste l’annonce d’un événement organisé aujourd’hui dans la commune ?), suivi d’un avertissement sur le téléphone mobile tout aussi incompréhensible et de messages affolés sur LINE à propos d’un missile…
Et là, la tranquillité du quotidien se dissout en quelques secondes. La musique de fond des locaux ou des médias parlant leur langue, belle mais difficile et par laquelle on se laisse d’habitude bercer, devient un facteur aggravant de la panique qui monte. Passer soudainement d’un doux cocon linguistique, où il fait si bon être emmitouflée, à l’impression angoissante d’être une proie d’araignée, emmaillotée, incapable de savoir ce qui lui arrive.
Ne rien comprendre à ce qu’on entend ou ce qu’on lit. Ou pire, n’en comprendre qu’une petite partie, comme le mot ミサイル, “mi-sa-i-ru”, missile, et laisser l’imagination faire le reste. Ne pas savoir si on nous donne des instructions pour nous sauver la vie, ou juste une information sans conséquence immédiate.
Grâce aux collègues bilingues postant sur LINE, les incomprenants ont pu être rapidement rassurés. Et l’appel d’un ami marié à une japonaise a fini de me calmer. J’ai ensuite pu continuer la chaîne d’alerte téléphonique.
Télé allumée sur les news de la NHK, mon niveau de japonais ne suffit pas, même avec les sous-titres pour malentendants. Réflexe “Google Search” pour essayer d’en savoir plus. Apparemment, le missile nord-coréen est passé au-dessus des îles tout au sud d’Okinawa.
Puis corvée d’eau potable pour avoir des réserves, surtout histoire de prendre l’air. Et écouter passer les avions militaires. Pour une fois je ne les trouve pas bruyants.
Il fait beau et frais aujourd’hui, 12°C, c’est l’hiver ! J’avais des plans, surtout pour le boulot, mais je vais d’abord prendre une bonne douche et probablement changer d’avis…
Au moins, c’était une bonne occasion d’écrire, hein.
Allez, Kim, arrête tes conneries. Promis, je me moquerai plus de ton petit zizi dans la cour de récré.